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Un premier trimestre 2023 compliqué pour les PME et les artisans
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Un premier trimestre 2023 compliqué pour les PME et les artisans

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Baisse du chiffre d’affaires, dégradation de la trésorerie, ou encore hausse des défaillances… D’après une étude menée conjointement par la CCI et la CMA Hauts-de-France, ce premier trimestre 2023 était loin d’être serein pour les PME et les artisans régionaux.

Selon une étude menée par la CCI et la CMA Hauts-de-France, l’inquiétude gagne les dirigeants sur ce premier trimestre 2023 — Photo : Quality Stock Arts

Depuis la sortie de la crise sanitaire, les mauvaises nouvelles se succèdent mais ne se ressemblent pas : guerre en Ukraine, inflation, hausse des coûts de l’énergie… Ces crises successives laissent peu de répit aux dirigeants de PME et d’entreprises artisanales dans les Hauts-de-France. Sur ce premier trimestre 2023, leurs conséquences se traduisent dans les chiffres des entreprises et le moral des dirigeants. C’est ce qui ressort de la dernière étude de conjoncture, menée conjointement par la CCI et la CMA Hauts-de-France.

Des chiffres et un moral en berne

Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France évoque une "polycrise", responsable d’un certain "blues du dirigeant". Le moral des chefs d’entreprise s’est dégradé sur ce premier trimestre 2023, alors qu’il s’était maintenu durant les années 2021 et 2022. "Même si les chefs d’entreprise sont par nature résilients, nous constatons une très grande fatigue, qui se traduit par une hausse de 15 % des entreprises à vendre et pas forcément plus d’acheteurs", constate le président.

Il faut dire que les chiffres des PME ne sont pas très bons sur ce premier trimestre. Les dirigeants répondants évoquent un recul moyen de 25 % de leur chiffre d’affaires, par rapport à la même période en 2022. Si tous les secteurs sont concernés, les commerçants et les entreprises du secteur transport logistique sont les plus touchés. Par ailleurs, 36 % des dirigeants indiquent que leur situation de trésorerie est mauvaise. Enfin, 11 % déclarent que leurs effectifs ont baissé sur ce premier trimestre. Le constat n’est pas meilleur du côté des artisans : 55 % indiquent une baisse de leur chiffre d’affaires sur ce premier trimestre et 64 % indiquent que leur situation de trésorerie s’est dégradée sur cette période.

L’inquiétude gagne les dirigeants

"Les entreprises sont fortement impactées par l’augmentation du coût de l’énergie, des prix des matières premières, et le recul du pouvoir d’achat", analyse la CCI. Et la pente n’est pas facile à remonter : "30 % des dirigeants ont sollicité un prêt bancaire pour combler les difficultés de trésorerie, ce n’est pas forcément un signe positif pour leur activité", commente Philippe Hourdain. Ce premier trimestre 2023 a d’ailleurs enregistré 1 045 défaillances d’entreprise, contre 764 un an plus tôt et ce, alors même que les assignations pour recouvrement de l’URSSAF n’ont pas encore repris. Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, "le nombre de défaillances a plus que doublé en un an", souligne encore la CCI.

Concernant le reste de l’année, le mot qui ressort le plus est l’inquiétude, aussi bien pour les PME que pour les artisans. 23 % des dirigeants de PME répondants déclarent s’inquiéter pour la pérennité de leur entreprise, un chiffre qui s’établissait plutôt à 15 % lors des précédentes études. Du côté des artisans, 19 % estiment que leur activité est menacée. Malgré tout, 39 % des dirigeants interrogés prévoient une stabilisation de l’activité sur le deuxième trimestre 2023, 22 % annoncent même une hausse, contre 30 % qui anticipent une détérioration. 27 % des dirigeants déclarent avoir des projets d’investissements, ces derniers étant reportés dans 4 cas sur dix. Enfin, du côté de l’emploi, la situation se maintient : 7 entreprises sur 10 estiment que leurs effectifs vont rester stables sur ce deuxième trimestre 2023, une donnée "à surveiller", selon la CCI.

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