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Starklab est prêt à dépolluer l’air du monde entier
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Starklab est prêt à dépolluer l’air du monde entier

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Ayant mis au point une solution permettant de dépolluer les fumées émises par les cheminées industrielles, Starklab s'ouvre de belles perspectives en Chine, tout en testant son dispositif dans le métro parisien.

— Photo : CC0 Creative Commons

Alors que les alertes à la pollution de l’air se multiplient, Starklab œuvre pour un meilleur contrôle des émissions industrielles. Depuis 2012, l’entreprise, désormais basée à Wavrin (Nord), a mis au point un échangeur air-eau qui permet à la fois de nettoyer les fumées industrielles, et d’en recycler l’énergie. « Notre système est unique au monde, et protégé par dix brevets internationaux, » présente Audrey Keunebrock, la vice-présidente de Starklab. « Les fumées sont lavées dans de l’eau, qui récupère 99 % des impuretés, y compris les particules les plus fines. L’eau transite ensuite par les circuits de chauffage ou de refroidissement, avant d’être à son tour retraitée. Ce système permet à la fois de recycler l’énergie thermique à l’infini, et de réduire les émissions polluantes des usines. » La solution s’adresse aux grandes installations industrielles, en construction ou existantes. Une déclinaison cible de plus petites structures, Starklab ne s’interdisant pas à terme de répondre aux besoins des habitations particulières. L’échangeur a pour l'instant été installé dans une quinzaine de sites industriels. Selon Starklab, il offrirait un retour sur investissement en quatre ans.

Un test dans le métro parisien

Réponse à deux impératifs, la réduction de la pollution de l’air et celle de la consommation énergétique, Starklab a reçu en 2018 le premier prix au salon Pollutec. Également soutenu par l’Ademe, Solar Impulse, ou Bpifrance, l’échangeur a été sélectionné pour participer, à partir de septembre, à une expérimentation pour la dépollution de l’air dans le métro parisien. Un test grandeur nature, qui place la PME en concurrence avec rien moins qu’Air Liquide et Suez. « C’est quand même fou qu’une PME de 30 personnes comme nous se retrouve face à d’aussi grands groupes », s’amuse Jaouad Zemmouri, le président de Starklab. « Cette opération va nous apporter visibilité et crédibilité, pour approcher plus facilement des grands groupes, comme Dalkia avec qui nous avons déjà signé un partenariat. » En attendant, Starklab se développe : la PME vient de racheter Hexavent, une entreprise de distribution de systèmes de ventilation, à Wavrin. L’opération a permis de porter son chiffre d’affaires à 5 millions d’euros.

Accélérer en Chine

Ces succès ne font qu’accentuer l’impatience des deux dirigeants, pressés d’agir pour la qualité de l’air. « Nous sommes porteurs d’un engagement éthique : la pollution de l’air entraîne des milliers de morts prématurées, partout dans le monde. Il est temps de se saisir du problème », s’agace Audrey Keunebrock. En Chine, justement, la pollution atteint de tels sommets que les normes sur les émissions industrielles se sont considérablement durcies, menaçant de fermeture les sites qui ne les respectent pas. La PME y a déjà réalisé des installations et est en négociations avec plusieurs partenaires locaux, pour pouvoir suivre le rythme qui s’accélère. Affichant un carnet de commandes plein jusqu’à l’année prochaine, Starklab prévoit de doubler, a minima, son chiffre d’affaires en 2020, et cherche à recruter.

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