Habitué des salons professionnels ou des grands événements culturels, vous avez sans doute déjà foulé un tapis fabriqué à Baisieux, près de Lille. C'est là que le groupe belge De Saedeleir, implanté depuis 2004 au travers de l'enseigne Sommer Needlepunch, fabrique ses moquettes destinées à l'évènementiel - et notamment, le fameux tapis rouge cannois. Un marché de niche, qui permet à Sommer Needlepunch de produire 80.000 m² de moquette par jour, exportés dans le monde entier. Mais la crise n'a pas épargné le secteur, et le groupe perd en compétitivité au tournant des années 2010. En 2014, Sommer Needlepunch décide donc d'investir 9 M€ pour une nouvelle ligne, qui permettra de produire jusqu'à 120.000 m² par jour, en économisant 30 % d'énergie. « Nous avons détruit les anciens bâtiments et construit de nouveaux, sur 10.000 m², qui abritent la nouvelle ligne. Elle est opérationnelle depuis février, et on peut déjà dire que c'est une belle réussite ! Nous pensions ne pouvoir conserver que 102 postes sur 119 à l'issue du plan, et finalement, nous serons 130 à la fin de l'année », se félicite Kris De Saedeleir, le président de Sommer Needlepunch. Une bonne nouvelle doublée du lancement d'une nouvelle gamme, dès l'année prochaine : les tapis fabriqués à Baisieux seront bientôt personnalisables, et s'orneront de motifs ou de photographies, imprimés numériquement.
La fibre écologique
En matière d'innovation, Sommer Needlepunch n'en est pas à son coup d'essai. La firme a notamment mis au point des moquettes biosourcées, entièrement biodégradables. Un produit écologique qui n'a pas encore trouvé son marché. « Nos tapis biosourcés ont exactement la même qualité que les autres. Mais la matière première est assez chère, surtout avec la baisse des prix du pétrole, et nos clients préfèrent nos produits classiques. Mais qui sont de toute façon recyclés en totalité », note Kris De Saedeleir. Très attentif aux questions écologiques, Sommer Needlepunch fait en effet recycler ses produits partout où il est implanté. Après utilisation, les tapis, à base de polymères, sont broyés, et servent à fabriquer pots de fleurs et meubles de jardins. Cette sensibilité écologique est d'ailleurs présente dans toutes les entreprises du groupe familial De Saedeleir, fondé en 1898 : les agro-textiles produits par DS Technical Nonwovens sont entièrement biodégradables, et les textiles pour l'automobile de DS Fibres proviennent de bouteilles plastiques recyclées.
En France depuis 2004
En tout, le groupe de 300 salariés pèse 80 M€, dont une majeure partie provient de Sommer Needlepunch et de ses filiales (environ 50 M€ en 2016). Originaire de la région gantoise, De Saedeleir s'est implanté en France en 2004, en rachetant l'usine mise en vente par Tarkett. Depuis, il s'est imposé comme l'un des leaders sur son marché, et exporte dans une cinquantaine de pays, au travers de filiales commerciales en Europe et en Amérique du Nord. « Les clés de notre succès, c'est que nous avons compris les impératifs de notre clientèle. Dans la plupart des cas, la moquette est posée la veille de l'inauguration, il est impératif qu'elle soit livrée dans les temps. Notre fiabilité est notre atout, avec la qualité de nos produits, qui assure une pose sans défaut », analyse Kris de Saedeleir. Le chef d'entreprise réfléchit d'ailleurs à proposer un service de pose.
Sommer Needlepunch (Baisieux) Président : Kris De Saedeleir / CA 2015 : 50 M€ / 130 salariés dstextileplatform.com
