Début janvier, une partie des étudiants parisiens de Skema Business School ont pu faire leur rentrée dans leur tout nouveau campus. Installé au sein de l’ancien siège d’Airbus à Suresnes, le site propose sur 30 000 mètres carrés des salles de classe et des amphis, mais aussi des lieux modulables pour le travail de groupe et des logements étudiants. Un lieu de vie, ouvert sur l’extérieur, autant qu’une vitrine, que l’école espère bien pouvoir exploiter au maximum au plus vite, sitôt la pandémie passée.
"Nous sommes présents à Paris depuis 2008, avec environ 300 étudiants, rappelle Alice Guilhon, la directrice générale de Skema Business School, dont le siège se situe à Lille. Une présence à Paris est indispensable, pour la visibilité internationale comme pour le symbole." Skema a investi entre 120 et 150 millions d’euros pour ce campus, qui devrait la rendre bien visible sur une mappemonde où elle place de plus en plus de pions.
Validation d’un modèle original
Née en 2009 de la fusion entre le Ceram Business School de Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes) et l’ESC Lille, Skema revendique un modèle "glocal" : l’école multiplie les partenariats et les campus à l’étranger pour proposer un maximum de mobilité à ses étudiants. Elle compte aujourd’hui sept sites : trois campus en France (Lille, Sophia Antipolis et Paris), un en Chine, un aux États-Unis, un au Brésil et un en Afrique du Sud. Ils accueillent 9 000 étudiants, de plus de 120 nationalités. L’école revendique 48 000 diplômés dans le monde entier.
"Contre toute attente, le modèle international a aussi fait ses preuves en 2020, malgré les conditions exceptionnelles. Nous avons accueilli 15 % d’étudiants étrangers en plus cette année sur nos campus, et jusqu’à 30 % pour les masters spécialisés, quand pour d’autres écoles, ces chiffres se sont effondrés. Et nous avons réussi à faire partir 1 500 étudiants à l’étranger en ce début 2021, malgré le contexte sanitaire toujours incertain. En parallèle, la bascule de l’ensemble des enseignements en distanciel a bien fonctionné, nous avons beaucoup travaillé et investi cet été pour adapter nos formats de cours, et renforcer l’accompagnement des étudiants."
Le pari de l’excellence en intelligence artificielle
Cette présence à l’international de Skema devrait s’intensifier avec le plan "Sky25". Lancé en 2020, ce plan de développement dessine le futur d’une école toujours plus tentée par l’interdisciplinarité et l’international. Outre l’ouverture de nouveaux campus et la signature de partenariats pour la création de "joint schools" à l’étranger, Skema mise beaucoup sur l’intelligence artificielle. De façon peut-être surprenante, l’école de commerce compte en faire un enseignement transversal, commun à tous ses cursus. "100 % des étudiants ont désormais un cours de sensibilisation au développement informatique et à la data science en première année. Ceux qui le souhaitent peuvent poursuivre en spécialité", détaille Alice Guilhon.
Mais Skema ne compte pas se limiter à un rôle de passeur : elle est en train de créer, sur son campus de Montréal, un pôle de recherche interdisciplinaire comptant une vingtaine de chercheurs dans le domaine de l’intelligence artificielle. Un autre pôle est également en création à Sophia Antipolis, avec des ambitions assumées en termes de publications dans des revues à comité de lecture.
