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Reprise de justesse par un de ses salariés, l'imprimerie Henry mise sur le numérique
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Reprise de justesse par un de ses salariés, l'imprimerie Henry mise sur le numérique

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Placée en liquidation fin 2018, l'imprimerie Henry a été sauvée in extremis par un de ses salariés, Romuald Delay, en février dernier. Avec son associé Fabrice Priam, il a lancé une activité d'impression numérique, en plus de l'offset. La nouvelle équipe dirigeante mise sur un chiffre d'affaires de 3 M€ pour cette première année.

Reprise par un salarié à la barre du tribunal de commerce, l'imprimerie Henry mise sur le numérique pour redémarrer — Photo : ESL, le JDE

A la tête de l’imprimerie Aprim & Henry, ex imprimerie Henry, à Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais), Romuald Delay a un parcours pour le moins atypique. Entré dans cette entreprise en 1986, en tant qu’apprenti, il a gravi progressivement les échelons, jusqu’à en prendre les rênes en février dernier. Une reprise réalisée dans un contexte difficile : cette ex-imprimerie familiale, en difficulté depuis près de sept ans, a fini par être placée en liquidation judiciaire en décembre 2018. Romuald Delay s’est aussitôt porté candidat à la reprise : « Ma crainte, ce n’était pas d’être licencié mais de voir l’outil de travail démantelé. Je savais qu’on pouvait le sauver, mais seul ce n’était pas possible ». Accompagné par la sous-préfète de Montreuil-sur-mer, le mandataire et un commissaire aux comptes, Romuald Delay convainc alors un ancien client de s’associer avec lui dans cette aventure. Ensemble, ils misent sur le numérique pour relancer l’activité de cette imprimerie, qui ne travaillait jusqu’alors qu’en offset. « Le numérique offre des marges plus importantes », note le dirigeant.

Cap sur le numérique

« Avant la reprise, j’étais le chef de fabrication de l’imprimerie et donc le contact principal des clients. J’ai proposé à Fabrice Priam, dirigeant de l’agence de communication parisienne Aprim de me suivre, et il a accepté », raconte Romuald Delay. C’est cette association qui a permis à l’imprimerie de redémarrer, tout en se diversifiant dans le numérique. « Aprim était client chez nous en offset et sous-traitait ailleurs ses impressions numériques ». En reprenant l’imprimerie, Fabrice Priam lui a donc apporté une dizaine de clients en impression numérique, avec des noms comme Lacoste, Adidas, Yamaha, Warner, etc. Pour lancer cette activité, les deux associés ont investi 500 000 €. « Aucune banque n’a voulu nous suivre. Nous avons obtenu une aide de 100 000 € de la part de la Région Hauts-de-France et de 50 000 € de la part d’un fonds de la CCI, Hauts-de-France Prévention », explique le dirigeant qui, tout comme son associé, a également investi à titre personnel dans l’entreprise. « Lors de la reprise, nous avons pu racheter tout le stock de papier pour un prix très bas, ce qui nous a permis de dégager de la marge dès le départ et d’investir. D’autant que l’ancien dirigeant, Marc Henry, a réglé toutes les dettes auprès des fournisseurs. J’ai aussi fait le tour des soixante premiers clients, pour savoir s’ils acceptaient de nous suivre ».

Les perspectives

La reprise s’est faite avec 26 salariés, contre 47 fin 2018 et, depuis, deux nouvelles personnes ont été embauchées. « En 2000, l’imprimerie comptait 128 salariés », compare Romuald Delay. Après six mois de fonctionnement, l’imprimerie Aprim & Henry mise sur un chiffre d’affaires de 3 M€ pour sa première année, tout en étant rentable. Les nouveaux dirigeants veulent prendre le temps de structurer le pôle numérique avant de conquérir de nouveaux clients : « Avec les seuls clients d’Aprim, nous pouvons réaliser 500 000 € de CA annuel en numérique. Nous pourrons ensuite proposer ce service aux clients que nous avons déjà en offset ».

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