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Recygroup met son expertise au service du port de Beyrouth
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Recygroup met son expertise au service du port de Beyrouth

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Trois entreprises des Hauts-de-France se sont alliées pour participer à la reconstruction du port de Beyrouth, dévasté par deux explosions le 4 août 2020. Le consortium Recygroup est la première entreprise française à avoir décroché un contrat sur place.

Les silos du port de Beyrouth, en grande partie détruits après l’explosion du 4 août 2020, constituent une part importante des gravats à déblayer — Photo : Recygroup

Quantifier, identifier, préconiser. C’est la mission de Recygroup sur le port de Beyrouth, au Liban, dévasté le 4 août 2020 par une double explosion. Le consortium français, constitué de trois entreprises des Hauts-de-France, est chargé d’une première évaluation en vue de l’évacuation et de la valorisation des décombres.

Complémentarité des profils

Ce n’est pas un hasard si les trois dirigeants, partenaires commerciaux autant qu’amis, se sont lancés dans l’aventure : leurs domaines de compétences sont très complémentaires. Vianney Mercherz, le dirigeant de la PME Newmat (60 salariés, environ 10 M€ de CA), basée à Noyelles-lès-Seclin (Nord), apporte son expérience à l’international et son réseau au Liban. Christophe Deboffe, le dirigeant du bureau d’études lillois Néo Eco (40 salariés, environ 3 M€ de CA), est expert en ingénierie du bâtiment et des matériaux. Et enfin, Jérémy Coudrais, le dirigeant de Recynov (75 salariés, 22 M€ de CA) à Haubourdin (Nord), a l'expérience de la valorisation des déchets.

"Au lendemain de la catastrophe, nous avons évoqué avec Jérémy la problématique des déchets qui allait se poser. L’idée d’un partenariat a germé comme ça. Une semaine après, on était sur place pour évaluer la situation. Avec la volonté d’aider mais aussi de montrer le savoir-faire des entreprises françaises", retrace Vianney Mercherz. "On est arrivés en plein chaos, il n’y avait pas une fenêtre intacte dans toute la ville", décrit Jérémy Coudrais.

Dans ce contexte compliqué, les partenaires se rapprochent des autorités locales, de l’ambassade de France et du ministère de l’Économie, qui chapeaute la distribution des quelque 30 millions d'euros d’aides promis par la France au Liban. Rapidement, Recygroup remporte un premier appel d’offres, pour une mission d’évaluation sur le port de Beyrouth, dont une zone de 70 hectares n’est plus que décombres. Elle devient la première entreprise française à travailler sur la zone, où deux ingénieurs sont à pied d’œuvre depuis janvier.

150 000 tonnes à valoriser

"Le gros morceau, ce sont les silos qui se trouvaient à proximité immédiate de l’explosion. Ils ont protégé une bonne partie de la ville mais, sur 140 silos, seuls douze sont encore debout. Toute la zone de stockage a été soufflée, il y a donc du béton, du grain, de la ferraille enchevêtrés, avec des produits répandus à identifier", détaille Jérémy Coudrais. "Nous avons six mois pour rendre un état des lieux et, surtout, établir des recommandations pour la valorisation des déchets, dans un souci d’économie circulaire. Les gravats peuvent être recyclés sur place pour fabriquer le béton nécessaire à la reconstruction, la ferraille peut être revendue… À nous d’identifier les filières locales existantes, ou de voir comment les créer."

Et de tenter ensuite de remporter l’appel d’offres qui concernera la mise en œuvre de ces recommandations, soit le déblaiement et la valorisation des décombres. "Il doit y avoir 150 000 tonnes de béton et gravats à dégager. Ce n’est rien d’extraordinaire pour nous, qui en traitons 500 000 tonnes par an. Il faudra juste multiplier les engins par rapport à un chantier de déconstruction classique", assure Jérémy Coudrais. Si l’expérience est concluante, le trio se verrait bien retenter l’aventure ailleurs.

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