Promesse de fleurs : Un positionnement à contre-courant sur un marché en décroissance
# Commerce

Promesse de fleurs : Un positionnement à contre-courant sur un marché en décroissance

S'abonner

Spécialisée dans la vente à distance de végétaux de jardin, la PME Promesse de Fleurs a fait le choix de continuer à élargir sa gamme sur un marché en crise. Un modèle à contre-courant qui sera reproduit dès 2016 sur le marché du potager.

— Photo : ESL, le JDE

Sept ans après la reprise de la société Shryve, devenue depuis Promesse de Fleurs, Pascal Griot évoque une croissance de 30 % sur le dernier exercice écoulé et un rythme qui sera plus de 40 % cette année. S'il ne communique pas précisément son chiffre d'affaires, le dirigeant reconnaît que son entreprise pèse aujourd'hui trois fois plus qu'en 2010, où son chiffre d'affaires était d'1 million d'euros. Cette PME, pépiniériste et spécialisée dans la vente en ligne (85 % de l'activité) et par catalogue de plantes de jardin, compte aujourd'hui une vingtaine de salariés, essentiellement en CDI et à temps plein.

Être multispécialiste

Malgré un marché du végétal en décroissance de 3 % par an depuis cinq ans, Promesse de Fleurs poursuit son développement. La PME annonce d'ailleurs un rythme de recrutement de l'ordre de 3 personnes par an. Cette croissance, le dirigeant la lie directement au positionnement qu'il a retenu : « être un multispécialiste » du végétal de jardin, c'est-à-dire posséder une gamme à la fois très large et spécialisée. Il est par exemple possible de choisir chez Promesse de Fleurs une clématite selon de multiples combinaisons : plante haute ou basse, floraison durant telle ou telle saison, floraison unique ou remontante, couleur de la fleur, fleur simple ou double, type de feuillage, parfums... « L'idée est que notre client puisse trouver une plante bien spécifique, qu'il aura vue sur un blog, dans un magazine de jardinage ou une émission télévisée et qu'il ne trouvera pas, sauf opérations exceptionnelles, dans une jardinerie classique. Nous nous adressons clairement aux passionnés de jardinage et pas vraiment aux débutants », explique le dirigeant.

Une gamme de 7.000 végétaux

Dans ce contexte de recul pour le marché du végétal, les jardineries ont plutôt tendance ces dernières années à réduire leurs rayons plantes au profit d'autres qui fonctionnent mieux, par exemple les meubles de jardin.Promesse de Fleurs, qui a donc pris le parti inverse, propose aujourd'hui une gamme de 7.000 végétaux, contre 600 il y a 7 ans, au moment de la reprise. « Nos meilleurs concurrents sont plutôt à 4.000 ou 5.000 », compare le dirigeant. Et la PME ne compte pas s'arrêter là. Dès 2016, elle aura une gamme de 10.000 plantes et elle vise à terme les 15.000.

L'investissement informatique

Autre choix stratégique qui a permis à Promesse de Fleurs de se développer : le dirigeant a décidé très tôt d'investir quelques centaines de milliers d'euros dans l'informatique, afin de gérer de manière optimale les commandes et le réapprovisionnement : « En pleine saison, nous pouvons atteindre un rythme de 1.000 commandes par jour, avec en moyenne 7.000 plantes qui partent de chez nous en une journée, il faut pouvoir le faire rapidement. Par ailleurs, tout ce que l'on vend est disponible à la pépinière », explique Pascal Griot. Aujourd'hui le dirigeant compte bien poursuivre son développement sur le marché du végétal, qui représente en France plus d'un milliard d'euros. Le tout, grâce à ce positionnement qu'il a voulu différent : « Nous avons 2 ou 3 concurrents en France sur des gammes similaires, mais sur des gammes moins larges que la nôtre et qui s'approvisionnent après la commande client. Leurs délais sont donc plus longs que les nôtres », souligne Pascal Griot.

Vers le marché du potager

Après avoir testé avec succès ce positionnement sur le marché de la fleur de jardin, Pascal Griot va le reproduire dès le printemps 2016 sur un nouveau marché, celui du potager. Une diversification qui coule de soi selon lui : « La frontière entre le végétal et le potager est poreuse. La clientèle sera la même : nous allons cibler des passionnés avec une certaine exigence et en recherche de produits précis », explique-t-il. Cette nouvelle gamme va démarrer avec 2.500 variétés potagères et montera peut-être jusqu'à 3.000. « Avec 2.500 variétés, nous proposons déjà la gamme la plus large de France », affirme Pascal Griot, qui estime pouvoir doubler son chiffre d'affaires actuel dans 2 ou 3 ans.

# Commerce