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Pour sauver ses emplois, TIM assigne Caterpillar en justice
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Pour sauver ses emplois, TIM assigne Caterpillar en justice

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Mise en péril par le retrait brutal de son principal client, Caterpillar, l'entreprise industrielle TIM, située à Quaëdypre, assigne le géant américain en justice pour lui réclamer réparation. Une tentative de la dernière chance, pour sauver 480 emplois.

— Photo : CC0 Creative Commons

Caterpillar dégraisse, et les sous-traitants trinquent. La décision de l'entreprise américaine de supprimer 10.000 postes en Europe entre 2016 et 2018 pèse lourdement sur l'avenir de TIM, filiale du groupe allemand Frizmeier située à Quaëdypre près de Dunkerque, qui produit des engins de chantier. Les commandes de Caterpilllar, cliente depuis 1981, représentaient jusqu'à peu 65% du chiffre d'affaires de l'entreprise de 480 salariés, qui atteignait 176 millions d'euros en 2012.

Volumes divisés par six

La nouvelle politique de Caterpillar l'a conduite à diviser par six ses commandes auprès de TIM, si bien que le chiffre d'affaires du sous-traitant est tombé à 92 millions d'euros au dernier exercice, et l'exercice en cours ne devrait pas dépasser les 48 millions d'euros. Après un premier PSE en octobre 2016, qui a vu la suppression de 123 emplois, l'entreprise a été placée en redressement judiciaire, fin janvier. Les postes des 480 salariés restants sont en jeu. « C'est une chute terrible » s'étrangle Christian John, qui a pris la présidence de l'entreprise en mai dernier, après avoir été nommé par le tribunal de commerce pour tenter de redresser la situation. « Tim a vu son chiffre d'affaires s'effondrer en moins de deux ans, alors que dans nos métiers, il faut justement compter deux ans pour commencer à produire pour un nouveau client, c'est vraiment une catastrophe ! »

Assignation en justice

Toutes les négociations avec Caterpillar en vue d'obtenir « une contribution financière suffisante pour permettre le redressement de la société », ayant échoué, Tim a donc annoncé dans un communiqué qu'elle a assigné son client en justice, le 15 juin. « On peut légitimement considérer qu'il s'agit d'un abus de position dominante », estime Christian John. « Caterpillar était gestionnaire de fait de nos ateliers, nous dictant notre organisation, notre calendrier et nos cadences. On ne rompt pas comme ça une relation après 36 ans de bons et loyaux services ! »

Rendez-vous au 28 juin

Le tribunal administratif de Lille a convoqué les deux parties le 28 juin, date à laquelle, en principe, Tim devrait être placée en liquidation. Reste à voir si le tribunal décidera d'accorder un sursis à l'entreprise, le temps de rendre sa décision.

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