Pour NectarGo, le constat est simple : 91 % des consommateurs souhaitent compter davantage de produits locaux dans leur alimentation. Mais en face, ces produits représentent à peine 1 % de l’offre disponible chez les distributeurs, qu’il s’agisse d’un hypermarché ou d’une supérette bio. Ils sont pourtant à portée de main. "On compte une moyenne de 300 producteurs dans un rayon de 50 kilomètres autour de chaque grande surface. Mais seulement 10 % d’entre eux savent vendre en direct. Dans la plupart des cas, c’est trop compliqué et chronophage pour eux d’adresser la grande distribution. De l’autre côté, les grandes surfaces ont des contraintes qui rendent très lourd le suivi d’une multitude de petits fournisseurs", présente Martin Pennel, qui a fondé NectarGo (15 salariés, CA : NC) à Lille en 2021. La start-up, qui se donne pour mission de rapprocher producteurs et distributeurs, vient de lever 2,1 millions d’euros auprès d’un pool de 23 investisseurs privés, mené par le fonds parsien High Flyers Capital. Ont signé également, le family office Evolem et l’accélérateur parisien 50 Partners. "Pour avoir moi-même travaillé plusieurs années en capital investissement, je sais à quel point il est primordial d’être bien entouré. Pour cette levée de fonds, j’ai rassemblé des investisseurs compétents dans trois domaines qui comptent pour NectarGo, le retail, la filière agroalimentaire, et la tech", résume Martin Pennel, qui reste actionnaire majoritaire de l’entreprise.
Développer le service
Grâce à ces fonds, NectarGo va pouvoir accélérer le développement de nouvelles fonctionnalités pour sa solution, disponible sur abonnement, sur un modèle "freemium". Déjà éprouvé dans les Hauts-de-France, mais aussi en Normandie et en Aquitaine, le service proposé par NectarGo prend en charge plusieurs étapes, de la prise de contact à la gestion, au quotidien, de la relation commerciale entre producteurs et distributeurs. La prise de commandes comme la mise en place d’une logistique de proximité, efficace pour tous, sont ainsi facilitées. "L’ensemble des enseignes pousse désormais ses magasins à développer une politique d’achats locaux. C’est une vraie inversion des paradigmes par rapport à ce qui se faisait ces dernières années. Les responsables de magasins peuvent aller jusqu’à 15 % de leur approvisionnement en local, mais peinent à le faire, parce que c’est trop compliqué à gérer. 1 % de l’approvisionnement d’une grande surface, c’est déjà une quinzaine de producteurs. Notre outil simplifie l’ensemble de la relation", assure Martin Pennel.
Accélérer le déploiement
Utilisé par 500 producteurs, et 200 magasins, affiliés à la plupart des grandes chaînes françaises ou indépendants, NectarGo ne veut pas s’arrêter là. Le service va s’étendre progressivement pour être disponible dans le courant de 2023, dans l’ensemble des régions françaises. La start-up, qui ne communique ni chiffre d’affaires, ni prévisionnel, compte ensuite attaquer le marché européen, "dès 2024". Pour assurer ce développement, des recrutements sont en vue. De 15 salariés, les effectifs devraient passer à 50 d’ici trois ans, avec un renforcement des équipes techniques mais aussi, du commercial et de la relation clients.
