L’ex-site Bridgestone de Béthune (Pas-de-Calais), qui a fermé ses portes début mai, fait l’objet d’un tout premier projet de réindustrialisation. Celui-ci est porté par le groupe nordiste Mobivia (CA : 3,2 milliards d’euros), acteur de l’entretien automobile multimarque (Norauto, Midas, Carter-Cash…), aux côtés du fabricant de pneus Black Star, basé à Saint-Pierre-de-Bœuf (Loire). Ces deux entreprises annoncent la création d’une unité de recyclage de pneus, sur l’ancien site du fabricant japonais. Ce projet doit permettre la création d’une cinquantaine d’emplois à l’horizon 2022 et de près de 200 emplois d’ici 2025.
25 % de la surface de l’ex-usine occupée
Mobivia porte ce projet à travers Iwip, sa filiale dédiée à l’économie circulaire. Les pneus seront collectés dans les centres automobiles du groupe nordiste, avant d’être acheminés à Béthune, où ils seront triés, reconditionnés et enfin, remis sur le marché. "Chaque pneu reconditionné permet "d’économiser 80 % de matière, soit 9 kg de gomme et d’acier", souligne le groupe Mobivia.
Cette future unité s’appuiera sur les savoir-faire et équipements du site de Béthune, dont elle occupera 25 % de la surface. Cette unité de reconditionnement sera opérationnelle en janvier 2022, avec une montée en puissance progressive de l’activité.
Un premier pas vers la réindustrialisation
Ce projet constitue une première étape dans le développement d’un pôle industriel multitechnologies sur l’ex-site de Bridgestone. La réindustrialisation de ce lieu, dont la fermeture a provoqué la suppression de 850 emplois, est soutenue par le fabricant de pneus japonais. Un accord a été signé en ce sens fin avril, entre la direction de Bridgestone et SIG, la filiale du logisticien nordiste Log’S.
Bridgestone a cédé le site à SIG, pour un montant symbolique (non dévoilé) et s’est engagé à participer à ses côtés aux investissements liés à l’aménagement. Le groupe Log’S va d’ailleurs utiliser une partie du site pour développer ses propres activités de logistique. "Nous apportons à ce projet un soutien essentiel d’un point de vue financier (aides à l’embauche d’anciens salariés), opérationnel (cession des machines nécessaires au projet pour un montant symbolique), commercial (en soutenant la vente de pneus reconditionnés dans nos réseaux de distribution - Speedy, First Stop et Côté Route) et technique (support informatique, formation)", déclare Daniel Giroud, directeur commercial et membre du comité exécutif de Bridgestone EMIA.
Cette future unité doit donc générer, de manière majoritaire, des emplois compatibles avec les compétences des anciens salariés de l’usine. Le groupe japonais Bridgestone s’était engagé, début juin, à verser 16 millions d’euros pour faciliter cette réindustrialisation.