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Métalians : « Les salariés redoutent que les robots les remplacent »
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Métalians : « Les salariés redoutent que les robots les remplacent »

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Dirigeant du groupe industriel nordiste Métalians (CA : 11,3 M€, 85 salariés), Antoine Honoré a introduit, il y a un an, des premiers robots collaboratifs dans son entreprise. Si cette démarche lui permet de gagner en compétitivité, elle nécessite un accompagnement important des équipes.

Antoine Honoré, dirigeant du groupe industriel Metalians, s'est doté de ses premiers robots collaboratifs pour réaliser des pièces à partir de bobines de fils métalliques. — Photo : ESL, le JDE

Dirigeant du groupe industriel Métalians (CA : 11,3 M€, 85 salariés), basé à La Chapelle d’Armentières (Nord), Antoine Honoré s’est lancé, il y a un an, dans la robotisation de son entreprise. « Quand on produit de petites et moyennes séries, on se doit de rester compétitif, sinon on meurt », justifie-t-il.

Le groupe, qui produit et assemble des pièces à partir de bobines de fils métalliques, s’est donc doté mi-2018 de deux premiers robots collaboratifs, d’une valeur de près de 50 000 € chacun. Il s’agit de robots programmables par tous, à partir d’une tablette, sans compétences ni formations spécifiques. Un troisième robot collaboratif, dédié à la soudure, est aussi en cours d’acquisition, pour une installation durant le second semestre 2019. « Son prix sera moins élevé : grâce à notre première expérience, nous avons une approche plus pragmatique », souligne-t-il.

Rassurer les salariés face aux robots

Si ces robots présentent un avantage indéniable en termes de compétitivité, leur intégration dans le groupe n’a pas toujours été simple. « Il y a eu quelques appréhensions parmi les équipes. Les salariés redoutent que les robots les remplacent et se posent la question de leur utilité », constate le dirigeant. Celui-ci a donc pris du temps pour rassurer. « J’ai expliqué que les robots devaient avoir un impact sur le bien-être au travail, en se chargeant des tâches non-valorisantes et répétitives. L’objectif est que les salariés soient davantage dans le contrôle et l’anticipation. »

Pour appuyer cette démarche, Antoine Honoré s’est engagé, en novembre, dans un programme de Bpifrance, baptisé « Accélérateur PME ». Un diagnostic à 360 degrés a été réalisé dans les trois sociétés du groupe et l’expert mandaté a dialogué avec les salariés sur les thèmes de la transition numérique, de la robotisation et de l’intelligence artificielle. « L’intervention de l’expert a permis une prise de hauteur importante sur la robotisation, en montrant aux salariés que ce n’est pas juste le patron qui veut ça… Le taux d’acceptation s’améliore, mais il faut continuer à moderniser les esprits », conclut le dirigeant.

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