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Malengé Packaging parie sur l'emballage sans aluminium
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Malengé Packaging parie sur l'emballage sans aluminium

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Imprimeur spécialisé dans les emballages près de Douai (Nord), Malengé Packaging mise sur l'innovation. Dès 2019, il va déployer un nouvel emballage alimentaire étanche sans aluminium et 100 % recyclable. Il vise un chiffre d'affaires de 9 millions d'euros en 2021.

— Photo : Malengé Packaging

L’imprimeur Malengé Packaging lance une nouvelle génération d’emballage « barrière », c'est-à-dire qui protège le contenant de la vapeur d’eau et de l’oxygène. « Il est impossible de recycler les emballages barrière multicouches classiques et ils ont mauvaise presse en raison de l’aluminium qu’ils contiennent », explique Stefan Kirstetter, le dirigeant de cette imprimerie basée à Flers-en-Escrebieux, près de Douai (Nord).

Deux caractéristiques qui ont poussé le dirigeant à s’intéresser aux emballages barrière dès 2014, avec la volonté de les réinventer. Son nouvel emballage, sans aluminium et 100 % recyclable, arrivera sur les étals dès 2019. Grâce à cette innovation, Stefan Kirstetter mise sur un CA de 9 M€ dès 2021, contre 4,5 M€ en 2017 avec 21 salariés.

Cocréation avec le Centre technique du papier

Stefan Kirstetter reste discret sur la composition de cet emballage. « Nous sommes partis du papier, qui est une matière recyclable. Nous avons réalisé un traitement de surface et ajouté quelques éléments », indique-t-il tout juste. Cet emballage est né grâce à un partenariat avec le Centre technique du papier (CTP). « Nous avons mis en place un laboratoire commun et cet emballage est notre premier projet. Cinq ans ont été nécessaires pour mettre au point cette solution », souligne Stefan Kirstetter.

« L’emballage barrière que nous venons de développer n’existe pas ailleurs en Europe. »

Les deux acteurs ont d’ailleurs opté pour une approche différente : « L’aluminium protège de tout - humidité et oxygène - même lorsque cela n’est pas nécessaire. Nous avons voulu créer un emballage avec le juste degré de protection (à l'humidité, à l’oxygène ou aux deux), adapté au contenu. » Ce premier produit, destiné aux poudres et produits secs, protège à 100 % de l'humidité et un peu de l’oxygène. Selon le dirigeant, l'innovation permet aussi de réduire de 18 % le poids de l’emballage par rapport à un emballage barrière classique, et diminue de 56 % son impact carbone.

Un contexte réglementaire porteur

Un premier client, dans le domaine de l’agroalimentaire bio, a déjà passé commande : « Dès 2019, il nous prendra 1 million de sachets par an. Il étendra ensuite nos emballages à l’ensemble de sa gamme, sachant qu’il utilise 6 millions de sachets par an », souligne Stefan Kirstetter. Malengé Packaging est également en contact avec d’autres clients dans l’agroalimentaire. « Certains souhaitent que nous leur développions des emballages exclusifs. Nous le ferons si les volumétries sont intéressantes », précise-t-il. En attendant la PME travaille sur d’autres produits, comme un emballage qui fera barrière à 95 % aux polluants issus de l'encre du papier recyclé. Un investissement de 1,5 M€ dans une nouvelle rotative est prévu.

Malengé Packaging veut aussi profiter de cette innovation pour se lancer à l’export. Une tentative a déjà eu lieu, il y a deux ans, mais n’a pas abouti car le produit était trop classique. « L’emballage barrière que nous venons de développer n’existe pas ailleurs en Europe », affirme le dirigeant. Et il est d’autant plus confiant que le contexte réglementaire est porteur, une directive européenne imposant que 65 % des emballages devront être recyclables en 2025.

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