L'opérateur Keolis table sur le Grand Paris et l'export
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L'opérateur Keolis table sur le Grand Paris et l'export

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L'opérateur privé de transport de voyageurs Keolis, gestionnaire du réseau lillois Transpole, continue son développement à l'international tout en visant, en parallèle, le Grand Paris Express.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Se décrivant comme « le partenaire mobilité des grandes métropoles », l'opérateur privé de transport public de voyageurs Keolis positionne les atouts d e son métro automatique partout dans le monde. Mais c'est bel et bien à Lille que tout a commencé : le métro 100 % automatique y est né en 1983. À la tête d'un empire d'un peu plus de 5 milliards d'euros - un chiffre d'affaires groupe qui a plus que doublé en 10 ans et quintuplé en ce qui concerne l'export - Keolis réalise un résultat net de 33 millions d'euros. Son chiffre d'affaires étant réparti, sur l'activité 2015, à 56 % dans l'Hexagone et 44 % à l'international. Parmi ses contrats, Keolis exploite et maintient 10 lignes de métro automatique sans conducteur : deux à Lille, une à Lyon, une à Rennes et six à Londres. C'est 150 km de lignes en tout pour un total de 350 millions de voyageurs.

Lille, un contrat à 2 milliards d'euros

Filiale de la SNCF à 70 %, Keolis a confié le reste de son capital à la Caisse de dépôt et de placement du Québec. Présent en Europe, mais aussi en Australie, au Canada, en Chine, aux Émirats Arabes Unis, aux États-Unis ou encore en Inde, l'opérateur a été, avec son concurrent Transdev, au coeur d'une bataille médiatique au sujet de l'appel d'offres de la Métropole Européenne de Lille concernant la délégation de service public pour l'exploitation des transports. Pour l'opérateur historique, le réseau Transpole représente « près de 10 % du CA France. C'est notre 2 e plus gros budget après Lyon », indique Jean-Pierre Farandou, président du groupe Keolis. Le contrat lillois est estimé à 2 milliards d'euros sur 7 ans. Keolis est en concurrence féroce avec Transdev sur ce dossier, dont le résultat de l'appel d'offres ne sera pas connu avant septembre 2017. L'une des certitudes est que le doublement de la longueur des ra mes, passant de 26 à 52 mètres, est inscrit au cahier des charges. Ce à quoi Keolis répond par un projet de doublement de la ligne 1 budgétisé pour 2020...

Le Grand Paris après le Grand Londres ?

Toujours est-il que Keolis compte bien profiter de l'expertise du métro automatique sans conducteur sur le réseau lillois pour conquérir de nouvelles parts de marché. Le Grand Paris est en ligne de mire. Initié en 2008, ce projet, qui doit faire de l'agglomération parisienne une « ville-monde », inclut la modernisation des lignes existantes et la mise en service du Grand Paris Express permettant de relier la banlieue à la Grande Couronne en un temps record : de Clichy-Montfermeil à Noisy-Champs en 6 m in au lieu de 54 actuellement. Le nouve au réseau doit passer de 200 à 400 km de lignes à l'horizon 2030 pour un investissement de 25 milliards d'euros et un coût de fonctionnement d'environ un milliard d'euros par an. La mis e en service de réseau est prévue, de façon progressive, entre 2018 et 2030. Un enjeu qui s'inscrit dans le cadre des ca ndidatures aux JO 2024 et à l'Exposition Universelle 2025. Dans la gestion du Grand Paris Express, Keolis entend s'appuyer sur l'expertise du Docklands Light Railwy à Londres qu'il a repris en 2014 à l'opérateur anglais Serco.

Projets en France comme à l'international

Avec 120 millions de voyageurs par an, ce métro londonien comprend 72 km de lignes là où le réseau lillois en compte un peu plus de 44 km sur les lignes 1 et 2. En parallèle de ce projet, l'opérateur Keolis monte en compétence à l'international avec le lancement, dès 2017, d'un métro aérien à Hyderabad (Inde) comprenant trois lignes sur 71 km de réseau et 66 stations. En décembre 2017, ça sera au tour de Shangai de compter son premier tronçon de ligne entièrement automatique « pour quelques milliards d'euros d'assistance technique ». « Avec ces deux nouveaux réseaux, nous espérons atteindre un global d'un milliard de voyageurs par an », rappelle Bernard Tabary, directeur exécutif Keolis International. L'opérateur se positionne également sur des appels d'offres au Qatar, pour la gestion sur 20 ans de 3 lignes automatiques, et en Arabie Saoudite où un contrat de 12 ans court sur 6 lignes de métro. « Par an, une moyenne de 250 millions d'euros d'investissements est injectée pour les contrats, le matériel roulant et le système d'information », indique Jean-Pierre Farandou qui précise aussi que « 80 % du développement Keolis se fait par appels d'offres, même si nous pouvons compter aussi sur des acquisitions ». Comme le rachat, fin 2015, de la société Voyages Fouache (CA 2014 de 6 millions d'euros pour 50 collaborateurs) implantée dans le Pas-de-Calais et le Nord et basée à Brebières, entre Douai et Arras. À moyenne échéance, le développement des lignes nationales n'est pas non plus en reste. Ainsi, courant 2020, Rennes doit voir le lancement d'une 2e ligne de métro automatique et Lyon l'automatisation de la ligne B.

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