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L'extension du port de Calais est opérationnelle
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L'extension du port de Calais est opérationnelle

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L’extension du port de Calais vient d’être inaugurée et est désormais pleinement opérationnelle. Fruit d’un investissement de 863 millions d’euros, les nouvelles infrastructures doivent assurer la pérennité du port. Malgré une activité ralentie par le Brexit et la crise sanitaire, le port compte retrouver son trafic passagers de 2019 et surtout, mise sur l’essor du fret.

Sur l'extension du port de Calais, ce nouveau bâtiment de front de mer accueillera les passagers en partance pour les îles britanniques, ainsi qu'un espace duty free — Photo : Elodie Soury-Lavergne

Le nouveau port de Calais est achevé et opérationnel. Baptisé Calais Port 2015, ce projet d’extension né en 2003 a fini par sortir de terre, contre vents et marées. "Il a résisté à différentes crises, celles des compagnies maritimes Seafrance, MyFerrylink, mais aussi migratoires et enfin, au Brexit et à la crise sanitaire", énumère Jean-Marc Puissesseau, président de la SEPD, la société qui gère le port de Calais, premier port français de voyageurs, ainsi que celui de Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche en France. Jean-Marc Puissesseau est aussi l’initiateur de ce projet, fruit d’un investissement de 863 millions d’euros, qui vise à pérenniser le port.

Pérenniser le port

Calais Port 2015 a été financé grâce à un montage public-privé. Les actionnaires ont apporté 89 millions d’euros en fonds propres et quasi-fonds propres. 504 millions d’euros sont issus d’une émission obligataire, souscrite par des fonds gérés par Allianz Global Investors. Enfin, les fonds publics s’élèvent à 270 millions d’euros, intégralement préfinancés par la Région Hauts-de-France, dont 98,6 millions d’euros émanant de l’Union européenne.

Cette enveloppe a permis à la fois d’agrandir et de moderniser le port, deux changements devenus nécessaires pour le pérenniser. "Au début des années 2000, le trafic passager amorçait son déclin, tandis que le fret s’intensifiait. Si nous n’avions pas adapté notre outil à cette mutation, l’avenir du port aurait été compromis", affirme Jean-Marc Puissesseau. Au côté des infrastructures du premier port, toujours en exploitation, se dressent désormais celles de l’extension, qui représente 65 hectares de terre-pleins aménagés, dont 45 hectares gagnés sur la mer.

Un démarrage en pleine crise

Cette extension comporte un bassin de 90 hectares navigables, pour accueillir "des bateaux qui sont de plus en plus grands, commente Benoît Rochet, directeur général délégué du port Boulogne Calais. Les navires vont atteindre 230 mètres de long fin 2022". Ce bassin est délimité par une nouvelle digue, construite sur trois kilomètres. Trois nouveaux postes d’embarquement ont aussi été créés, portant à huit le nombre de postes total du port, afin de réduire d’environ 30 % le temps d’escale des ferries.

Le nouveau port démarre dans un contexte marqué par le Brexit et la crise sanitaire. En 2020, le port de Calais a ainsi perdu près de 90 % de son activité passagers. "Le trafic redémarre et va retrouver son niveau de 2019, à savoir 8,5 millions de passagers", affirme Jean-Marc Puissesseau, confiant. Le président compte aussi sur le fret : quatrième port de marchandises français, Calais accueillait en 2018 près d’1,8 million de poids lourds et 43 millions de tonnes de marchandises. Le port mise beaucoup sur la remorque non accompagnée, puisqu’il est le seul en Europe à être équipé d’un terminal ferroviaire. "Ces remorques à destination des îles britanniques arrivent par trains depuis l’Italie, l’Espagne ou le sud de la France. Nos installations nous permettent d’aller au-delà de 120 000 remorques par jour, un seuil qui devrait être atteint rapidement", commente le président.

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