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L'expert de la logistique retour SVS double sa surface d'entrepôts
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L'expert de la logistique retour SVS double sa surface d'entrepôts

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Depuis 2014, SVS propose aux distributeurs de mobilier de gérer pour eux le retour des produits encombrants renvoyés par leurs clients. Un service de "reverse logistic", ou "logistique retour" recherché par les grands comptes.

Alexandre Simoes (à gauche) et Laurent Vandelannoitte ont créé SVS en 2014. La PME vient d’emménager dans un entrepôt de 10 000 m² pour étendre ses activités — Photo : Jeanne Magnien

Les ventes, ils gèrent. Les retours en revanche, ils galèrent. Capables d’expédier un canapé à l’autre bout de la France voire de l’Europe, les gros acteurs de la vente de mobilier et de décoration calent quand il s’agit de le récupérer, parce qu’il ne convient finalement pas ou à cause d’un défaut. C’est là qu’intervient la société SVS, lancée en 2014 par deux anciens de La Redoute, Alexandre Simoes et Laurent Vandelannoitte. Ce dernier retrace : "Nous étions en charge des retours meubles au sein de La Redoute. Quand il y a eu le plan social et qu’ils ont voulu externaliser le plus possible de services, nous avons proposé de lancer une société pour prendre en charge la gestion des retours. Ils ont accepté et nous l’avons créée avec notre chèque de licenciement, en embarquant huit collègues dans l’aventure." Aujourd’hui, SVS compte une trentaine de salariés, réalise 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, et La Redoute n’est plus son unique client depuis longtemps.

Remise à neuf ou revente en l’état

Le service proposé par SVS intéresse en effet de nombreux distributeurs de mobilier, petits et gros, dont des pure-players comme le londonien Made.com. Ce sont ces clients qui organisent le retour des objets, souvent volumineux, vers les entrepôts de SVS, à Neuville-en-Ferrain et Wattrelos (Nord). Là, ils sont examinés sous toutes les coutures. S’ils sont comme neufs, ils sont proprement remballés et réexpédiés vers leur entrepôt d’origine pour être remis en vente. Les produits présentant des défauts peuvent, quant à eux, être réparés sur place, détaille Alexandre Simoes. "Nos équipes sont à même d’effectuer de petites réparations, changer un pied de canapé, refaire une peinture griffée, etc. Les produits retournent alors dans le circuit "premier choix", comme 55 à 70 % de ceux que nous recevons. Les autres passent en "second choix" et sont revendus à des soldeurs, dont nous faisons partie." Depuis 2017, SVS rachète et revend en effet certains produits de ses clients au sein de La Meublerie, un entrepôt ouvert au grand public, à Lomme.

Monter en volume

À l’étroit dans les 5 700 m² de son premier entrepôt de Neuville-en-Ferrain, SVS vient d’en prendre un de 10 000 m² en location, à quelques encâblures. Une fois l’emménagement terminé, l’entreprise sera à même de traiter de plus grands volumes encore. "Nous traitons 450 000 produits à l’année, soit autour de 35 000 par mois. Avec notre nouvelle organisation, nous pourrons en traiter 40 000 de plus mensuellement, voire davantage, puisque nous pourrions nous étendre sur une parcelle supplémentaire. C’est d’ailleurs ce qui va se passer assez rapidement je pense", projette Laurent Vandelannoitte.

La loi impose en effet aux distributeurs de diminuer les invendus et de les valoriser plutôt que de les détruire. Ils sont donc de plus en plus nombreux à chercher des services de "reverse logistic", que peu d’entreprises proposent. De son côté, SVS continue d’étoffer son offre : la PME se fait également préparatrice de commandes, pour des petits volumes. Elle propose désormais de renvoyer directement à l’acheteur final les produits qui ont transité chez elle, plutôt que de le renvoyer d’abord chez le marchand. Une rationalisation des flux là encore intéressante à tous niveaux.

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