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Lesaffre investit 300 millions d'euros pour développer de nouvelles activités en Hauts-de-France
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Lesaffre investit 300 millions d'euros pour développer de nouvelles activités en Hauts-de-France

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Le spécialiste nordiste de la levure et de la fermentation Lesaffre a reçu début septembre la visite du ministre de l'Economie, venu présenter son plan de soutien pour la relocalisation industrielle en France. Justement, Lesaffre a deux importants projets dans les cartons, pour lesquels l'aide de l'Etat serait plus que bienvenue.

— Photo : Jeanne Magnien - Le journal des Entreprises

Alors que son futur campus, qui d’ici le mois d’octobre 2021 devrait rassembler sur 23 000 m² ses 700 salariés disséminés dans la métropole lilloise, est encore loin d’être sorti de terre, le groupe Lesaffre n’entend pas ralentir sur les projets. Au contraire, il communique sur deux d’entre eux, qui lui ont valu la visite, sur son siège de Marcq-en-Baroeul (Nord), du ministre de l’Economie, en pleine promotion du plan « France Relance ». Un plan dont le groupe nordiste devrait être directement bénéficiaire, puisque ses nouvelles ambitions dans l’Hexagone rejoignent tout à fait les objectifs de relocalisation industrielle affichés par le gouvernement.

De la levure à la microbiologie de pointe

Le groupe familial, fabricant depuis 150 ans de levures et produits de panification pour les professionnels de la boulangerie comme les particuliers, a au fil du temps largement étendu le spectre de ses activités. Fort de sa maîtrise de la culture et du rôle des micro-organismes, le groupe a notamment amorcé depuis plusieurs années un pivot vers la nutrition et la santé. « Nous sommes certains que les micro-organismes ont un potentiel infini, et que la fermentation est la solution pour assurer une alimentation saine et respectueuse de l’environnement aux 10 milliards d’êtres humains que nous serons demain », a ainsi présenté Antoine Baule, le DG de Lesaffre, insistant sur le très grand poids de la R & D au sein du groupe. « Au travers de nos entités comme Phileo, qui met au point des solutions pour remplacer les antibiotiques dans l’alimentation animale, ou Agrauxine, qui cherche à remplacer les pesticides chimiques par des produits biosourcés dans l’agriculture, nous mettons en œuvre nos connaissances des micro-organismes et de la fermentation pour parvenir, dans tous les domaines, à remplacer les produits issus de la chimie organique ou de la pétrochimie par des produits biosourcés et "verts".»

Le groupe, qui réalise 2,2 milliards d'euros de chiffre d’affaires dans le monde, grâce à 69 sites de production et 10 700 employés disséminés un peu partout sur la planète, compte en France 2 110 salariés. Ses huit unités de production françaises totalisent un chiffre d’affaires de 514 millions d'euros annuels, mais dont 451 millions sont réalisés à l’export. « Le chiffre d’affaires réalisé en France est assez faible », pointe Antoine Baule. Cette situation pourrait bien évoluer prochainement, puisque Lesaffre a soumis à l’État deux projets d’investissement, représentant au total une enveloppe de 300 millions d’euros, dans le cadre de l’appel à projets "Soutien à l’investissement dans des secteurs stratégiques", lié au plan France Relance.

Une usine et une unité de R & D

Lesaffre ambitionne ainsi de créer, à Denain, une unité de production de chondrotoïne, une substance utilisée pour soulager les douleurs articulaires, que Lesaffre fabrique pour le moment en Chine. « Nos ambitions concernant ce produit sont significatives. Nous serions très heureux de pouvoir en rapatrier la production en France et qui plus est, dans la région, où nous avons déjà identifié un terrain. Mais il faut voir quelle sera la compétitivité du site pour nous. Nous sommes déjà très satisfaits de l’annonce de la baisse des impôts de production, toute amélioration de la compétitivité française est bonne à prendre. Et nous sommes bien sûrs preneurs de tout ce qui pourrait concourir à l’investissement en France. Mais nous n’hésiterons pas à nous implanter ailleurs si la configuration nous semble plus avantageuse », pointe Antoine Baule. Baptisé "Projet Vanilline", le deuxième projet de Lesaffre, davantage porté sur la R & D, ambitionne de trouver une alternative biologique à la chimie organique pour produire l’arôme vanille de synthèse, la vanilline.

« Parmi les mesures du plan de relance, nous prévoyons 1 milliard d’euros pour aider toutes les industries qui voudraient relocaliser leur activité en France », a commenté le ministre Bruno Le Maire, à l’issue de sa visite. « Dans ce cadre, le groupe Lesaffre est aujourd’hui porteur de deux projets dans la région, deux projets qui représentent 300 millions d’euros d’investissement et 400 emplois, durables, qualifiés et bien rémunérés. Nous verrons les détails plus tard, mais aujourd’hui je peux dire que nous allons aider Lesaffre, et même, que nous l’aiderons bien », a promis le ministre.

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