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Les premiers grands travaux d'envergure du Canal Seine-Nord Europe enfin lancés
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Les premiers grands travaux d'envergure du Canal Seine-Nord Europe enfin lancés

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Le Canal Seine-Nord Europe, projet européen de canal à grand gabarit qui reliera le bassin de la Seine aux grandes voies fluviales du nord de l’Europe, prend forme. Les premiers grands travaux préparatoires ont démarré pour construire les 107 kilomètres de voie fluviale qui relieront l'Oise au Nord d'ici 2030.

Perspective d’un pont au-dessus du futur Canal Seine-Nord Europe — Photo : Lavigne & Chéron Architectes

Avec le Grand Paris Express et la ligne ferroviaire Lyon-Turin, c’est l’un des plus grands projets d’infrastructures français en cours. Longtemps appelé "l’arlésienne" (les prémices du projet datant des années 1980), le Canal Seine-Nord Europe, voie fluviale qui devrait relier Compiègne (Oise) à Aubencheul-au-Bac (Nord), va devenir une réalité grâce à une mobilisation inédite des décideurs politiques et économiques régionaux de tous bords.

350 partenaires réunis

Les grands travaux préparatoires préalables au creusement de cette voie d’eau de 107 kilomètres pour 54 mètres de large et 4,5 mètres de profondeur ont commencé début 2022. En coulisses, on s’affaire déjà depuis cinq ans pour concevoir et instruire administrativement cet équipement structurant pour le territoire, projet d'envergure internationale pour le trafic de marchandises. Mi-septembre, à Amiens, pas moins de 350 partenaires, institutionnels et économiques, s’étaient ainsi réunis pour marquer ce point d’étape crucial. Jérôme Dezobry, président du directoire de la Société du Canal Seine-Nord Europe, établissement public local en charge du pilotage du projet, en a profité pour présenter le travail accompli autour de cet "objet de haute technologie” mais aussi les enjeux pour les années à venir.

3 000 recrutements

Avec en premier lieu, l’enjeu de l’emploi. En 2025, au plus fort du chantier, pas moins de 6 000 personnes œuvreront sur le tracé. "3 000 compagnons seront recrutés spécialement pour ces travaux, détaille Frédéric Danel, directeur régional de Pôle emploi. Une véritable opportunité de retour à l’emploi." Pour répondre à ces besoins inédits, trois dispositifs sont mis sur pied : Canal Emploi, Canal Formation, Canal Solidaire. "Il nous faut anticiper dès à présent, car il faudra avoir la bonne compétence, au bon moment, au bon endroit", prévient-il. Environ 1 000 conducteurs de poids lourds, d’engins et autres ouvriers sont recherchés pour creuser le canal. À la construction des écluses, environ 500 coffreurs, ferrailleurs génie civil et soudeurs ; 300 spécialistes en voiries et réseaux divers pour la construction de routes, sans compter une flopée de mécaniciens, grutiers, avitailleurs, monteurs, topographes, spécialistes des espaces verts et une cohorte de 300 personnels d’encadrement.

Mobiliser les entreprises régionales

Autant d’opportunités que le président du conseil régional des Hauts-de-France et président du conseil de surveillance de la Société du Canal Xavier Bertrand ne veut pas voir "filer à des travailleurs détachés", battant le rappel pour mobiliser les entreprises régionales. "À travers Canal Entreprises, nous les aidons à se structurer en groupement et les accompagnons pour répondre aux appels d’offres, détaille Philippe Hourdain, président de la CCI de région. Pour lui, le canal représente un maillon essentiel du hub logistique de référence que pourront devenir les Hauts-de-France. Quatre nouveaux ports intérieurs seront d’ailleurs construits le long du canal qui doit être mis en service en 2030. D’ici là, la mobilisation est totale autour de ce chantier pharaonique de 5,1 milliards d’euros, possible grâce au concours des fonds européens à hauteur de 2,1 milliards d’euros. L’État (1,1 milliard), les collectivités (1,1 milliard) et un emprunt (0,8 milliard) bouclant l’enveloppe.

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