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Les acteurs économiques lillois déçus par l’abandon de la remise en eau du Peuple-Belge
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Les acteurs économiques lillois déçus par l’abandon de la remise en eau du Peuple-Belge

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Les résultats de la consultation publique concernant la métamorphose de l’avenue du Peuple-Belge à Lille penchent en faveur de la création d’un parc plutôt qu'une remise en eau de l’artère. Au regret de Yann Orpin, président du Medef Lille Métropole, qui avait pris position pour cette option avec d'autres acteurs du monde économique.

L’avenue du Peuple-Belge est l’une des principales voies d’accès au Vieux-Lille — Photo : Ville de Lille

Pas de remise à l’eau pour l’avenue du Peuple-Belge. C’est ce qui ressort de la consultation publique qui s’est déroulée du 2 mai au 6 juin auprès des habitants de Lille pour dessiner la métamorphose de l’une des artères principales du Vieux-Lille. Sous cette avenue, la Basse-Deûle coulait avant le comblement total du canal en 1965. Suite au vote, c’est la création d’un parc qui a remporté le plus de voix, et non le projet de remise en eau de l’artère. "Nous sommes déçus", confie Yann Orpin, président du Medef Lille Métropole, qui avait pris position en faveur du projet de remise en eau, dans une tribune cosignée par Jean-Pierre Letartre, président d'Entreprises et Cités, et Aurélie Vermesse, présidente de la CCI Grand Lille. "Notre envie était de voir des canaux recréés. Il nous semblait que la reconquête de l’eau était intéressante pour un développement économique fort, avec des créations d’emplois à la clef. En termes de mobilité douce, cela représentait un avantage certain. On aurait pu se passer de voitures. Lille est une ville d’eau, le projet de remise à l’eau totale permettait de redonner à la ville ce qui lui était naturel."

Quatre projets présentés

Les personnes inscrites sur les listes électorales de Lille (ainsi que Lomme et Hellemmes) ont pu voter pour un projet parmi quatre présentés. Les deux premiers proposaient de créer un parc afin de déminéraliser et de végétaliser l’ensemble de l’avenue. Un ajout de miroir d’eau dans le scénario 2 le différenciait du numéro 1. Le scénario 3 soumettait une remise en eau partielle, le scénario 4 une remise en eau totale.

La victoire du projet de création d’un parc tient dans un mouchoir de poche. Ce scénario cumule 27 % des 14 596 votes exprimés, contre 21 % des votes pour le parc avec miroir d’eau, et 26 % pour les deux propositions de remise en eau totale ou partielle. Pour le président du Medef Lille Métropole, qui ne remet pas en question l’aspect démocratique de la consultation, la préférence majoritaire allait pourtant vers un retour d’eau sur l’avenue pour 52 % de l’ensemble des votants.

Un projet de remise en eau plus coûteux

"On constate bien dans d’autres villes combien le fait d’utiliser des voies navigables les rend attractives", commente le président du Medef Lille Métropole. "Avec ses canaux, Bruges connaît un vrai succès. On se prive de belles perspectives économiques. C’est dommage pour Lille mais aussi pour toute la région", déplore-t-il. D’autant plus qu’une bonne entente du monde économique et des acteurs principaux du territoire faisait émerger cette ambition commune. "Il y avait un point de vue identique sur une envie de retour d’eau avec la Métropole, la Ville et la Région."

Le projet de remise en eau totale était le plus ambitieux mais aussi le plus coûteux. L’investissement prévu atteignait 60 millions d’euros, contre 25 millions d’euros pour le scénario vainqueur. "Mais il s’agissait d’un investissement pour l’avenir, avec des retombées positives sur le tourisme pendant plusieurs années. Et le monde économique aurait pu accompagner financièrement cette transformation", regrette Yann Orpin.

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