L'économie des Hauts-de-France est restée solide en 2019
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L'économie des Hauts-de-France est restée solide en 2019

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Les représentants des différents secteurs d’activité des Hauts-de-France ont tiré un bilan conjoint de l’année 2019 dans la région sur le plan économique. Malgré des résultats décevants dans certains secteurs, et dans un contexte de forte incertitude, l’économie régionale se montre solide.

Malgré l'atonie de la croissance française, l’économie des Hauts-de-France a fait preuve de résilience en 2019 — Photo : CCI Hauts-de-France

Ensemble, la CCI, la Banque de France, la Chambre des Métiers et la Chambre d’Agriculture régionales ont dressé un bilan circonstancié de l’année 2019 dans les Hauts-de-France. Marquée par un ralentissement de l’économie au niveau mondial, l’année a vu une contraction des échanges, ressentie par les entreprises de la région. « Entre 2018 et 2019, le ralentissement a été global, on est à un point bas et on attend la relance », commente Kathie Werquin-Wattebled, la directrice régionale de la Banque de France. « Avec les tensions entre la Chine et les États-Unis, les incertitudes autour du Brexit, la tendance a été au renfermement. »

Cette tendance se traduit par un ralentissement en France, qui devrait se faire sentir jusqu’en 2022 selon les projections de la Banque de France. Elle annonce une croissance oscillant entre le petit 1,2 de 2019 et le 1,3 prévu en 2022, en passant par un point bas de 1,1 en 2020. Malgré cette relative atonie, l’économie régionale a fait preuve de résilience l’année dernière, avec des résultats globalement corrects, portés par des conditions d’accès au crédit facilitées, des taux bas et une consommation des ménages en hausse.

Contre-performance pour l’industrie

Pour autant, certains secteurs réalisent des performances assez moyennes dans la région. C’est le cas de l’industrie par exemple, qui crée la (mauvaise) surprise avec une croissance en baisse de 1,4 %, quand elle était attendue à +2,4 %, après une année 2018 à +2,9 %. Les résultats ont été tirés vers le bas par l’export, et notamment la baisse de la demande allemande ainsi que la contre-performance de la filière automobile, en difficulté depuis deux ans.

Parmi les secteurs à la peine en 2019, on retrouve les matériels de transport (-7,1 %), la métallurgie (-4,2 %) et le caoutchouc-verrerie-plasturgie (-1 %). L’agroalimentaire se porte bien (+2,9 %). En parallèle, les investissements ont eux aussi baissé de 3,2 %, après une hausse de 4,4 % en 2018 ; le secteur de la chimie est celui qui investit le plus dans la région, avec + 102 % d’investissements. Malgré ces chiffres décevants, la rentabilité reste solide : elle est stable pour 40 % des entreprises et augmente pour 32 % des entreprises. De même, les effectifs sont restés stables l’année dernière dans l’industrie.

Le BTP en bonne forme

La bonne surprise de l’année dernière est venue du BTP, avec une hausse des chiffres d’affaires (+4,7 %) et des emplois (+1,1 %). « C’est la troisième année où le BTP recrée de l’emploi. Et après de longues années de déficit, la rentabilité revient enfin », se félicite Kathie Werquin-Wattebled. Comme toutes les années électorales, 2020 et les municipales devraient venir tempérer, momentanément, l’embellie.

Difficultés de recrutement : les entreprises sous tension

Sur le front de l’emploi, la situation reste paradoxale dans les Hauts-de-France. Alors que le taux de chômage reste 2 points plus élevé que la moyenne nationale (à 10,5 % dans la région), 43 % des dirigeants disent avoir du mal à recruter. Un chiffre qui grimpe à 78 % chez les artisans. Pourtant, 18 % des entreprises prévoient de recruter en 2020, en particulier dans l’industrie, les transports, les services et le commerce interentreprises. « Cette difficulté à trouver des collaborateurs est nouvelle. C’est un sujet sur lequel nous allons travailler tous ensemble, parce qu’on sent bien que ça se tend de plus en plus, avec de réelles répercussions sur le développement des entreprises et leur capacité à accepter de nouveaux contrats. C’est aussi un sujet sociétal majeur, car si ce problème était résolu, ce serait 10 % de chômage en moins dans la région », souligne Philippe Hourdain, le président de la CCI de Région.

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