Se démarquer de Lille, sortir de son ombre. C’est l’ambition de la French Tech Picardie, qui a été labellisée French Tech pour trois ans, en début d’année. Officiellement lancée en mars, l’association veut créer un écosystème dans les trois départements picards. Là où, auparavant, son prédécesseur, la Tech Amiénoise, qui n’était pas labellisé French Tech, et qui a fermé suite à des difficultés financières en 2019, se concentrait uniquement sur la métropole. "Il était important d’élargir le territoire à toute la Picardie, pour retrouver une identité", précise la nouvelle présidente Daniella Tchana, fondatrice de BeSMART-edu, une prépa en ligne scientifique qui rend accessible les écoles d’ingénieurs aux jeunes des banlieues et des quartiers. "Tout est à faire", insiste-t-elle. La French Tech Picardie remplace la French Tech Hauts-de-France-Sud, créée en 2019, "on part presque d’une page blanche car, avec la crise sanitaire, les liens se sont rompus, il faut reconnecter les entreprises".
Cartographier l’écosystème
Depuis mi-avril, les six personnes du bureau ont entamé un travail de fourmi : cartographier et identifier les acteurs de la tech en Picardie. Une centaine de start-up a été identifiée, beaucoup dans l’Oise et la Somme. "Il reste encore énormément de travail, notamment dans l’Aisne. La stratégie est donc d’avoir au moins un membre du bureau dans chaque département". Avec un accent particulier porté sur les femmes, ce qui tient à cœur à la présidente, "je voulais travailler d’abord sur l’entrepreneuriat au féminin, car les femmes passent sous les radars médiatiques notamment, il faut leur redonner la visibilité qu’elles méritent". Une quarantaine de femmes a été recensée pour le moment, "et l’objectif est de créer un réseau féminin picard en connexion avec la French Tech centrale".
Se faire connaître
Une fois la cartographie terminée, l’objectif sera de créer l’écosystème. "Nous allons centraliser et relayer les informations sur les outils ou les organismes qui existent", explique Daniella Tchana, "car pour le moment les entrepreneurs n’y ont que partiellement accès ou de manière éparse sans lieu commun". La volonté est également de les faire se découvrir, "jouer le rôle de facilitateur", pour les inciter à travailler ensemble. "Car ensemble, on est plus forts, et c’est cela qui va rendre le territoire attractif et innovant".
L’autre gros challenge de la French Tech Picardie sera de faire le lien avec les collectivités qui peuvent accompagner les start-up, mais aussi d’attirer les investisseurs, "les fonds d’investissement, les incubateurs, les grands groupes… Il y a du boulot !" D’où la volonté de créer des référents catalyseurs dans la French Tech Picardie dans ce domaine. Pour lancer les projets, la French Tech Picardie ne peut compter que sur les financements liés aux adhésions, "la labellisation n’apportant pas de subvention". Amiens Métropole leur prête des bureaux situés au Quai de l’Innovation, dans le centre-ville.
