Nord
Le groupe Provost accélère en Allemagne avec le rachat de Rauscher
Nord # Métallurgie # Implantation

Le groupe Provost accélère en Allemagne avec le rachat de Rauscher

S'abonner

Après une première acquisition en Allemagne en 2013, le fabricant nordiste de rayonnages Provost, accélère avec le rachat de la PME allemande Rauscher.

— Photo : ESL, le JDE

Fabricant de rayonnages et d'équipements de stockage fondé en 1963, le groupe Provost figure aujourd'hui parmi les ETI à caractère familial des Hauts-de-France. Avec un capital détenu à près de 85 % par les enfants et petits-enfants du créateur ainsi qu'à 11,97 % par Nord Capital et 3,06 % par le CIC, son actuel dirigeant Franck Monoyez affiche de nouvelles ambitions, tout en qualifiant le développement de « prudent ». Il explique : « Nous ne cherchons pas à faire absolument du chiffre d'affaires, mais à nous développer tout en pérennisant l'entreprise ». Et cela passera par un coup d'accélérateur en Allemagne, qui marque le début d'un renforcement à l'international.

Rachat de l'Allemand Rauscher

« Nous avons déjà de belles parts de marché en France. Pour nous développer, nous avons besoin d'élargir le terrain de jeu », indique Franck Monoyez. Le groupe a choisi de poursuivre sa croissance dans un pays où il est déjà présent depuis 2013 : l'Allemagne. À l'époque, Provost avait pris une participation majoritaire dans un bureau d'études allemand, pour un montant d'1,5 million d'euros. Un premier pas pour suivre des clients présents à l'international mais aussi lié à l'attractivité de ce marché en lui-même : « L'Allemagne est le premier marché européen en termes de volumes : il y a beaucoup d'entreprises importantes qui exportent là-bas, notamment dans la VAD et l'industrie automobile. Le fait d'y être présents nous confère par ailleurs une certaine reconnaissance technique dans beaucoup d'autres pays ». Pour accélérer là-bas, le groupe Provost vient donc de signer le rachat de l'Allemand Rauscher, basé en Bavière et lui aussi acteur dans le domaine du rayonnage. « Cette acquisition nous dote d'une force de vente composée de onze commerciaux, qui nous permettent de couvrir toute l'Allemagne ».

Doubler le chiffre d'affaires en Allemagne

Avec cette nouvelle force de vente, Franck Monoyez ambitionne de doubler à terme le chiffre d'affaires réalisé en Allemagne, pour atteindre les 40 millions d'euros. « L'idée est de doubler notre terrain de jeu français par une autre zone à fort potentiel », commente le dirigeant, dont la prudence n'est plus à prouver. Il met d'ailleurs un point d'honneur à travailler avec des entreprises de tous les secteurs : « C'est notre force de ne pas avoir tous nos oeufs dans le même panier. Quand ça va mal dans un secteur, nous pouvons compenser avec un autre : cela nous est d'ailleurs arrivé il y a quelque temps avec les drive. Nous avons beaucoup travaillé pour eux durant une période, puis leur activité a ralenti ». Si le montant consacré à ce rachat n'a pas été communiqué, Franck Monoyez précise tout de même que Rauscher employait au moment de la reprise « 60 salariés pour un chiffre d'affaires d'environ 14 millions d'euros ». L'arrivée de cette société au sein du groupe porte le nombre de salariés à 700 et le chiffre d'affaires à quelque 115 millions d'euros, contre 99 millions d'euros en 2016. Le dirigeant précise par ailleurs que le groupe Provost est rentable : « Même si les périodes d'investissements pèsent sur les résultats du groupe, nous restons profitables et heureusement : notre rentabilité du moment rend possible nos investissements futurs ».

11 millions d'euros investis sous quatre ans

Le prochain plan d'investissements va d'ailleurs démarrer dès 2018. D'un montant de 11 millions d'euros, il s'étalera sur quatre ans et comportera deux grands volets. D'une part, des investissements dans le parc machines « pour gagner en productivité, surtout en France et en Pologne », souligne Franck Monoyez. Et d'autre part, l'accélération du développement dans d'autres pays, afin de suivre des clients jouant sur l'échiquier mondial. Provost réalise aujourd'hui 28 % de son chiffre d'affaires à l'export, dont 18 % en Allemagne. Et d'autres destinations sont en ligne de mire : la Pologne et l'Espagne. Concernant la Pologne, le groupe y est présent depuis 2005, grâce au rachat d'une usine de 4.500 m². « L'idée de départ, c'était d'y fabriquer tout ce qui ne pouvait pas être fait en France. Mais nous avons fini par y installer une force de vente : la Pologne est un pays en développement avec un fort potentiel », raconte le dirigeant. Aujourd'hui cette usine est saturée et le groupe souhaite tripler sa surface. « Nous voulons produire davantage dans ce pays, tout en ayant des zones logistiques et commerciales », note-t-il encore. Enfin, le groupe cherche à s'implanter en Espagne pour y accompagner des clients, à l'image de grandes surfaces de bricolage et certaines marques de retail. « C'est un pays avec un fort taux de chômage mais très dynamique. Nous allons certainement démarrer avec un partenaire local avant d'aller plus loin », déclare le dirigeant.

Nord # Métallurgie # Implantation # Fusion-acquisition