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Le groupe IRD tient le cap dans le brouillard de 2020
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Le groupe IRD tient le cap dans le brouillard de 2020

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En 2019, le groupe IRD a réalisé le deuxième meilleur résultat de toute son histoire, juste derrière celui de 2018. Acteur du capital investissement, du conseil mais aussi de l'immobilier d'entreprise, le groupe nordiste reste prudent pour 2020, qui comporte son lot d'incertitudes liées au rythme de la reprise post-confinement.

— Photo : Elodie Soury-Lavergne / Le Journal des Entreprises

Après une année 2018 record, le groupe IRD récidive. Cet acteur du capital investissement, du conseil et de l’immobilier d’entreprise a réalisé en 2019 le deuxième meilleur résultat de toute son histoire. Le groupe, basé à Marcq-en-Baroeul (Nord), a terminé l’année 2019 avec un total de bilan s’élevant à 353 millions d’euros et un résultat net de 9 millions d’euros, dont 6,5 millions quote-part du groupe.

C’est moins qu’en 2018, année marquée par un résultat net record de 16 millions d’euros. Mais la performance est tout de même notable : « Cela demeure un niveau de résultat élevé, que nous aimerions faire chaque année », commente Thierry Dujardin, directeur général de l’IRD. Cette différence s’explique notamment par une cession d’actifs immobiliers portant sur les ensembles lillois Euravenir et Euralliance.

20 millions d’euros injectés dans l’économie régionale

Du côté du capital investissement, l’IRD a investi au global 49,1 millions d’euros au capital des entreprises, contre 46,8 millions d’euros en 2018. Cela représente 54 opérations, toutes régions confondues. Sur cette enveloppe, 20 millions d’euros ont été injectés dans l’économie régionale, à travers 47 opérations. Fait notable, sa filiale Nord Création signe une année 2019 record, avec 14 nouvelles entreprises entrées dans son portefeuille, pour 2 millions d’euros d’investissements.

Enfin, 2019 a été marquée par l’entrée en action du nouveau fonds IRD Entrepreneurs, dédié aux PME, et dans lequel 47 entrepreneurs régionaux se sont engagés. Ces derniers apportent leur expertise autour de quatre métiers : retail, industrie, numérique et agroalimentaire. IRD Entrepreneurs est doté de 19 millions d’euros, avec des tickets d’investissement compris entre 1 et 3 millions d’euros. Une première opération a été finalisée fin 2019, auprès de la PME Iris Informatique, qui ubérise la maintenance informatique et une deuxième en 2020, auprès de l’entreprise de communication Faber.

Une montée en puissance sur les autres métiers

Les activités de conseil du groupe poursuivent aussi leur développement en 2019, avec l’accompagnement de sept opérations de transmission, représentant 37,3 millions d’euros de chiffre d’affaires et 171 emplois pérennisés. Le groupe a également accompagné huit opérations de financement, représentant 23 millions d’euros de fonds levés. Enfin, son accélérateur CoBoost signe une première année d’activité soutenue avec 10 entreprises accompagnées au long cours « et la perspective de voir ce chiffre doubler en 2020 », souligne encore Thierry Dujardin.

Côté immobilier, l’IRD a investi en 2019 42,5 millions d’euros. Le groupe compte 65 opérations en portefeuille et 274 millions d’euros d’actifs immobiliers. Plus de 30 hectares sont en cours d’aménagement et 108 000 m² développés en location. Parmi les projets phare : la livraison prochaine du siège de l’Établissement Français du sang à Eurasanté, ou celle du restaurant panoramique Le Nü intégré au projet immobilier Swam, à Euralille.

L’incertitude plane encore sur l’année 2020

Pour l’année 2020, marquée par la crise du Covid-19, l’incertitude demeure. « Il est trop tôt pour se prononcer, tout va dépendre du rythme de la reprise, de sa permanence et du maintien du crédit inter-entreprises. Il y a peu d’incidents de paiement pour le moment car les trésoreries des entreprises sont gonflées par le prêt garanti par l’État », note Thierry Dujardin.

Côté conseil, si la transmission ou la recherche de financements ont été mises en pause durant le confinement, le groupe évoque tout de même « quelques signatures ». Sur l’immobilier, le groupe a eu des demandes de report de loyers et aussi quelques impayés, « mais l’impact est faible et le risque, peu important. Et il n’y a pas de raisons de penser que nous aurons à faire face à une baisse des actifs immobiliers », indique Thierry Dujardin. Parmi les certitudes déjà acquises : l’activité de capital investissement affichera un certain repli. « 2020 ne sera pas une grande année en investissement, mais nous tenons la barre », souligne le directeur général.

Entre janvier et fin juin 2020, le groupe enregistre 10 millions d’euros en cours de décaissement ou déjà décaissés. Quant à la valorisation du portefeuille, « il est difficile de faire des annonces pour le moment », affirme-t-il. Près de 45 % des entreprises au portefeuille affichent une perspective de baisse de chiffre d’affaires de 20 % en 2020, mais pas de problèmes de trésorerie avant six mois. Seules 10 % rencontrent déjà des problèmes de trésorerie et d’activité à long terme.

Jean-Pierre Letartre prend la présidence de l’IRD

C’est dans ce contexte troublé qu’un nouveau président prend les rênes du groupe. Élu le 23 juin, Jean-Pierre Letartre succède à Gérard Méauxsoone, PDG des Cafés Méo-Fichaux, qui occupait ce poste depuis 2014. Il restera présent dans le groupe en tant qu’administrateur. Ex-dirigeant d’EY et à la tête du campus entrepreneurial Entreprises et Cités depuis novembre 2019, Jean-Pierre Letartre est également président du comité Grand Lille depuis 2016, ainsi que du Réseau Alliances depuis 2019. « La crise que nous traversons renforce mes convictions : notre réussite dépend pleinement de notre capacité à jouer collectif entre tous les acteurs du territoire et à mettre en œuvre de nouveaux modes de coopération », déclare-t-il.

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