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Le groupe Arc International sauvé par un financement public-privé
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Le groupe Arc International sauvé par un financement public-privé

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En proie à de nouvelles difficultés financières, le groupe verrier Arc International se voit épaulé dans son plan de transformation par un financement public/privé de 120 millions d'euros. Accompagnée de la suppression de 700 postes, cette enveloppe doit permettre au verrier basé à Arques (Pas-de-Calais) de sortir enfin la tête de l'eau.

— Photo : Arc International

C'est une véritable bouffée d'oxygène pour Arc International. De nouveau en proie à des problèmes de trésorerie, le groupe verrier basé à Arques (Pas-de-Calais) va bénéficier d'un financement de 120 millions d'euros. L'annonce a été faite le 25 mars par le ministère de l'Economie et des Finances.

Accompagner la transformation du verrier

Ce financement, à la fois public et privé, va permettre à l'entreprise de relancer son plan de transformation "Synergie 2020", qui vise à renforcer l'empreinte industrielle du groupe, en particulier en France où il emploie plus de 5 000 salariés. Les fonds permettront de financer des investissements majeurs sur le site d'Arques, en particulier dans les parties froides, "afin de renforcer sa compétitivité", indique le ministère dans un communiqué.

L'accord a été obtenu au terme de quatre mois de négociations entre les pouvoirs publics et les partenaires du verrier. Sur ces 120 M€, Bpifrance apporte 25 M€ sous forme de prêt, l'actionnaire d'Arc International réinvestit 30 M€ et la vente d'une filiale en Espagne apporte 32 M€. Il y a également 30 M€ de fonds publics, dont 16 M€ apportés par l'Etat, 12 M€ par la Région Hauts-de-France et 2 M€ par l'agglomération.

700 postes supprimés

Pour relancer la machine, cet investissement de 120 millions d'euros ne sera toutefois pas suffisant. La suppression de 700 postes a également été annoncée, sur les 5 200 que compte actuellement l'usine. La main-d'œuvre représente 50 % des coûts de l'entreprise. « Nous allons profiter des départs à la retraite pour réduire le nombre de salariés. Un départ sur trois ne fera pas l'objet d'un remplacement », a commenté Nicholas Hodler, directeur général du groupe Arc International. Pour le moment, des licenciements ne sont donc pas au programme. Tristan Borne, directeur général d'Arc Europe, annonce de son côté la poursuite de la mécanisation, pour atteindre enfin la rentabilité, sachant que la dette du groupe verrier avoisine actuellement les 500 M€. Deux lignes de production ont déjà été automatisées, cinquante-cinq autres autres doivent encore l'être.

Repris en 2015 par le fonds d'investissement américain PHP, alors qu'il était au bord du dépôt de bilan, le verrier a fait depuis l'objet de nombreux investissements, dans l'espoir de sortir la tête de l'eau. Il réalisait à cette époque un chiffre d'affaires de 849 millions d'euros. Reste à espérer que ce nouveau financement sera enfin le bon. D'autant que de l'argent public est enjeu : "Je n'ai pas envie de voir cette entreprise de plus de 5 000 salariés aller au tapis. On avance, on récupèrera… ", a justifié Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France. "Les acteurs publics seront particulièrement vigilants à la bonne mise en œuvre de ce plan, tant sur les aspects industriel que commercial", commente de son côté le ministère. Le groupe Arc International mise à présent sur un Ebitda de 70 M€ en 2020, contre 38 M€ en 2018.

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