L’industriel canadien Li-Cycle, qui opère des unités de recyclage à haut rendement de batteries lithium-ion, est en passe de s’implanter en Europe. Outre deux sites en Norvège et en Allemagne, dont les ouvertures vont s’échelonner entre 2023 et 2024, l’entreprise fondée en 2016 mise aussi sur le marché français. Et selon l’agence Nord France Invest, qui a accompagné le groupe dans ses démarches, ce sont les Hauts-de-France et sa "vallée de la batterie" qui ont retenu son attention.
C’est donc dans un bâtiment existant à Harnes, au sein de la Communauté d’agglomération de Lens-Liévin (Pas-de-Calais), que la première unité de recyclage française de Li-Cycle va voir le jour. "Notre site en France nous permettra de mieux nous positionner pour soutenir l’accélération de la croissance du marché dans le pays", commente Tim Johnston, président exécutif et cofondateur de Li-Cycle, dans un communiqué.
Une capacité de 25 000 tonnes à terme
Opérationnel dans le courant de 2024, le site d’Harnes emploiera au démarrage une trentaine de personnes et aura une capacité de traitement initiale de 10 000 tonnes de matériaux de batteries lithium-ion par an. Sa capacité pourra atteindre jusqu’à 25 000 tonnes à terme. Y sera mise en œuvre la technologie brevetée par Li-Cycle, qui lui permet de recycler tous types de batteries lithium-ion avec un taux de récupération des matières premières pouvant atteindre 95 %. Les matériaux de qualité récupérés dans les batteries, notamment du lithium, du nickel et du cobalt, ainsi que leurs déchets de fabrication, sont ensuite réintégrés dans la chaîne d’approvisionnement, ce qui limite l’extraction de nouveaux matériaux rares.
Basée en Ontario, Li-Cycle a démarré ses opérations en 2020. Actuellement, l’entreprise canadienne exploite quatre usines en Amérique du Nord. Avec ses trois nouvelles usines européennes, le groupe comptera fin 2024 une capacité de traitement de plus de 100 000 tonnes de batteries lithium-ion par an.
Dans la foulée des trois grandes gigafactories qui vont s’implanter à Dunkerque, Douvrin et Douai pour produire des batteries, toute une série d’acteurs, de la chaîne amont ou aval, annoncent eux aussi leur arrivée pour produire des cellules, des bacs ou offrir des solutions de recyclage, comme récemment, Eramet et son projet à 70 millions d’euros.
