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L’agenceur Groupe Roches se refinance pour booster sa production
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L’agenceur Groupe Roches se refinance pour booster sa production

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Fortement marqué par la période Covid, l’agenceur calaisien de commerces et restaurants Groupe Roches vient de souscrire pour 5 millions d’euros d’obligations Relance. Des fonds déjà largement investis dans l’aménagement d’une nouvelle usine et le financement de divers projets, synonyme d’un retour à une forte croissance pour la PME.

Xavier Subts a repris l’agenceur d'espaces Groupe Roches en 2017. Plusieurs acquisitions ont, depuis, élargi le périmètre de l’entreprise — Photo : Jeanne Magnien

Coupée dans son élan par le Covid, qui a stoppé net en 2020 les projets d’aménagements de ses clients restaurateurs ou enseignes de distribution, la société d’agencement calaisienne Groupe Roches (180 salariés) reprend des couleurs. Après avoir vu son chiffre d’affaires chuter de 50 % en 2020, elle a enfin retrouvé, en 2022, son niveau d’avant-crise, à 40 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et compte bien repartir sur un rythme de croissance soutenu, pour atteindre 50 millions d’euros cette année.

"Quand j’ai repris l’entreprise en 2017, j’avais pour projet de doubler de taille tous les trois ans. Le Covid a contrecarré ces plans, mais nous sommes désormais relancés sur cette dynamique. Nous avons eu des moments difficiles mais, aujourd’hui, la rentabilité est meilleure qu’en 2019, nous sommes plus diversifiés, et d’ici quelques semaines nous allons inaugurer notre nouvelle usine, qui va nous faire gagner en compétitivité et en qualité. Nous sommes sur un trend largement porteur, d’autant plus que de très gros projets se profilent", résume, confiant Xavier Subts, le repreneur et dirigeant de Groupe Roches depuis début 2018.

5 millions d’obligations Relance

Pour financer ses différents projets, le dirigeant a souscrit début 2023 au dispositif d’obligations Relance, mis en place par le gouvernement pour renforcer les PME et ETI dont la structure de bilan a été affaiblie par la crise. Groupe Roches a donc emprunté 5 millions d’euros auprès de Picardie Investissement, remboursables après sept ans, durée pendant laquelle seuls les intérêts seront dus. Un financement qui lui permet d’éviter à la fois l’emprunt bancaire et la dissolution du capital, détenu à 96 % par Xavier Subts et trois de ses salariés.

Une large partie de cette somme a déjà été investie dans le rachat du siège du groupe, à Marck (Pas-de-Calais), encore détenu par le fondateur de l’entreprise. Une fois dans ses murs, Xavier Subts a pu mettre œuvre son projet de rassembler ses deux sites calaisiens en un seul (120 salariés), en construisant au passage une usine dernier cri, sur 8 000 m². Environ 4 millions d’euros ont été investis pour l’achat de machines flambant neuves, correspondant à un renouvellement de 90 % du parc, avec notamment l’acquisition d’une imposante scie à panneaux avec stockage, qui va permettre d’automatiser une partie des opérations de découpe. "L’idée n’est pas de remplacer des salariés par des machines, mais l’automatisation de certaines tâches permet un gain de temps certain. Elle réduit aussi le risque d’erreurs et le nombre de manipulations des panneaux ce qui, souvent, aboutit à des dégradations. Le temps-homme disponible est consacré à des tâches à plus grande valeur ajoutée", décrit Xavier Subts. Et le gain de productivité peut aussi servir d’amortisseur dans un contexte et une zone où les recrutements sont parfois difficiles. "Grâce à cette nouvelle usine, nous allons pouvoir internaliser davantage d’étapes quand, aujourd’hui, nous devons régulièrement sous-traiter certaines étapes faute de main-d’œuvre disponible", se félicite Xavier Subts. En parallèle, des recrutements sont en cours sur plusieurs sites du groupe.

Reprise des acquisitions

Depuis 2017, le périmètre de l’entreprise ne cesse de s’agrandir, au fil des acquisitions. L’activité du groupe Roches se déploie désormais sur 14 sites, de Calais à Fréjus en passant par Lille et Andernos. Très intense en 2019, le rythme des acquisitions a forcément ralenti en 2020 et 2021 pour reprendre en 2022 avec le rachat de Demailly, à La Madeleine (Nord). "C’est un agenceur historique, en difficulté ces derniers temps, une très belle entreprise qui a pour principal client le réseau des boulangeries Paul", pointe Xavier Subts.

Outre l’extension de son zonage géographique, Groupe Roches peut aussi tabler, au fil des rachats, sur de nouveaux savoir-faire. L’entreprise, historiquement très liée à l’aménagement des restaurants de grandes chaînes, compte désormais des entités spécialisées dans l’aménagement d’espaces extérieurs ou d’aires de jeux pour enfants par exemple, comme Kaso, très implantée dans le Sud-Ouest, ou des entreprises du second œuvre, comme EGT à Valenciennes, qui lui permettent de prendre en charge des travaux de bout en bout, plâtrerie et peintures comprises.

Des marchés variés

Avec une large palette d’expertises, Groupe Roches est donc à même de profiter du regain d’activité qui concerne l’ensemble de ses marchés, et des nouvelles opportunités qui s’ouvrent. "Notre activité s’est fortement diversifiée avec le Covid. Si nous avions dépendu à 100 % du retail par exemple, nous n’aurions pas tenu le choc. Nos clients se sont très fortement relancés après le Covid, ils ont cherché à se réinventer, à renouer avec leur clientèle. Ainsi, nous avons eu de gros contrats avec le groupe Accor, avec les constructeurs Stellantis ou Renault pour la refonte de leurs concessions. Nous travaillons aussi avec des bailleurs sociaux, Decathlon, Mobivia ou encore le groupe Bertrand, pour ses chaînes Au Bureau, Burger King ou Hippopotamus. Et avec Agapes, la filiale de l’AFM, pour qui nous allons refaire 98 restaurants Flunch, dont le concept va être entièrement revisité", détaille le dirigeant.

De nouvelles demandes émergent aussi, notamment dans la santé, la parapharmacie et les laboratoires d’analyse. "Nous ne travaillons pas encore avec les réseaux bancaires, mais ce sont des marchés que nous aimerions aussi aller chercher."

Pour l’heure, des projets, encore confidentiels, sont en cours d’aboutissement, dont certains seraient de nature à "faire changer Groupe Roches de dimension", glisse Xavier Subts. En attendant, l’entreprise met en avant ses différents savoir-faire, de la conception à la pose, pour décrocher de nouveaux clients. "Aujourd’hui, notre bureau d’études a toutes les compétences, y compris en 3D et en réalité virtuelle, pour participer à la création de concepts. Des chaînes de restaurants comme Au Bureau, Les 3 Brasseurs ou, plus récemment, Place des Oliviers ou Stadium ont été imaginées chez nous", souligne Xavier Subts. Qui aime rappeler que Groupe Roches sait aussi travailler pour du sur-mesure et du très haut de gamme.

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