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L'aciériste LME est de nouveau rentable
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L'aciériste LME est de nouveau rentable

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Après 5 années de pertes importantes, l'aciériste valenciennois LME - Beltrame Group (CA : 260 M€, 526 salariés) est de nouveau rentable. Avec 20 M€ d'investissements pour se transformer en profondeur, l'entreprise est désormais prête à profiter d'une reprise sur son marché.

— Photo : Sébatien JARRY

L'aciériste LME - Beltrame Group renoue avec la rentabilité. Située à Trith-Saint-Léger, dans le Valenciennois, l'entreprise était dans une situation compliquée depuis 2008, touchée de plein fouet par la crise du secteur sidérurgique. "Pendant cinq ans, nous avons enregistré des pertes allant de 80 à 100 millions d'euros", reconnaît David Iroz, directeur général de LME depuis 2015. Mais grâce à un plan de redressement engagé en 2016, la tendance s'est inversée.

20 millions d'euros investis en 2017-2018

En 2017, LME a réalisé un chiffre d'affaires de 260 M€, avec 526 salariés, ce qui représente une progression de 11 % par rapport à 2016. Elle affiche également un Ebitda de 19 M€ et un résultat net de 5 M€. Pour redresser ainsi la barre, l'entreprise a agi à plusieurs niveaux. Elle a bénéficié pour cela du soutien du groupe italien Beltrame (CA : 1 Md€), auquel elle appartient depuis près de 30 ans. "Nous avons travaillé sur la maîtrise des coûts, l'optimisation de nos outils, le développement de nouveaux marchés, comme l'Allemagne, la formation des salariés, la sécurité ou les économies d'énergie…", explique David Iroz. LME a investi 20 M€ en 2017-2018 pour mener à bien toutes ces opérations. L'entreprise s'est notamment dotée d'un nettoyeur de ferrailles, un outil présenté comme "unique au nord de l'Europe", qui lui permet d'améliorer sa productivité, tout en diminuant les consommations d'énergie et de ressources naturelles. LME produit 500 000 tonnes de laminés marchands par an, destinés à plus de 600 clients. Près de 65 % de ses produits sont d'ailleurs exportés. Pour les réaliser, l'aciériste consomme 60 000 tonnes de ferrailles de récupération par mois.

Se préparer à profiter de la reprise

Si le marché de la sidérurgie s'est rétréci depuis 2008, LME a augmenté sa production de 10 à 15 % suite à la fermeture, en 2012, de deux autres sites du groupe Beltrame, en Belgique et au Luxembourg. "L'ensemble de leur production a été rapatrié sur notre site", indique David Iroz. Avec 500 000 tonnes de laminés produits par an, l'usine n'est toutefois pas à sa capacité maximale, qui s'élève à 700 000 tonnes. Peu importe, l'objectif prioritaire de ces dernières années était "de stopper l'hémorragie, pour profiter au maximum de la reprise", souligne le directeur général.

Depuis le milieu de l'année 2017, la conjoncture est meilleure en Europe pour les acteurs de la sidérurgie. "Nous formons et nous investissons en attendant une nette amélioration", note le dirigeant. Un plan d'investissements est d'ores et déjà prévu pour ces 5 prochaines années, mais David Iroz n'a pas souhaité en dévoiler le montant. Il concède en souriant : "D'ici 2 ou 3 ans, la physionomie de LME aura totalement changé".

Ayant enfin sorti LME de cette période difficile, David Iroz commente : "Ça a été très compliqué. Un redressement d'entreprise, ce n'est pas si évident que ça. Il n'y a pas eu de plan social, mais un plan de départs volontaires à la retraite en 2015". À présent, LME recrute : l'entreprise a compté 60 nouveaux CDI en 2017 et évoque 17 à 20 embauches supplémentaires en 2018.

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