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L'aciériste LME Beltrame Group prépare l’après-crise avec un projet de diversification
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L'aciériste LME Beltrame Group prépare l’après-crise avec un projet de diversification

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Touchée à la fois par un ralentissement du marché de l'acier et la crise sanitaire de la Covid-19, LME Beltrame Group prépare l'avenir. Cette usine sidérurgique, basée à Trith-Saint-Léger (Nord), vient d'investir 3 millions d'euros dans un projet de diversification à l'horizon 2021.

— Photo : LME Beltrame Group

« C’est une année difficile pour la sidérurgie », lance David Iroz, directeur général de LME Beltrame Group. Cette usine sidérurgique, installée à Trith-Saint-Léger (Nord), emploie 506 collaborateurs et produit des laminés marchands pour le marché européen. Touchée par la crise du coronavirus, elle doit aussi faire face, depuis l’année dernière, à un ralentissement de son marché. Après avoir terminé 2019 avec un chiffre d’affaires de 271 millions d’euros, en recul de 10 % par rapport à 2018, cette filiale du groupe italien Beltrame (CA : 8 Md€) prépare la reprise, avec un projet de diversification.

Un impact significatif

Dès le 17 mars, LME Beltrame Group a tout suspendu : expéditions, comme production. Les premières ont repris le 16 avril et le reste, fin avril. « Cet arrêt représente 22 à 23 millions d’euros de non-facturation, soit 10 % du chiffre d’affaires réalisé en 2019 », commente David Iroz. Une situation qui laisse présager d’une année 2020 compliquée, même si le dirigeant refuse pour l’heure d’avancer des hypothèses sur les chiffres de cet exercice. « L’impact sera très significatif. Nous faisons partie de ces secteurs d’activité où ce qui a été perdu ne se rattrape pas », souligne-t-il.

Si la production a retrouvé son rythme habituel, les stocks sont toujours touchés. « Notre business model repose sur les produits en stock. Si un produit n’est pas disponible, il n’y a pas de vente », résume le dirigeant. Le stock moyen de l’entreprise s’établit à 70 000 tonnes de produits. « Durant le confinement, nous sommes descendus jusqu’à 52 000 tonnes et nous remontons progressivement. Nous avons atteint 60 000 tonnes fin septembre ».

Un projet de diversification

Cette crise sanitaire s’ajoute à un ralentissement du marché de l’acier, amorcé durant la seconde partie de l’année 2019. « La sidérurgie est un secteur cyclique. Actuellement, il est en crise. Pour ses acteurs, cela se traduit par une importante consommation de cash et peu de rentabilité. Nous manquons de visibilité, mais je reste confiant dans la reprise. Ce secteur est l’un des premiers à bouger quand l’économie repart », analyse le dirigeant. Il faut dire que l’usine s’est transformée ces dernières années, pour passer ces périodes moroses. À grands coups d’investissements (40 M€ depuis 2015), elle a renoué durablement avec une croissance rentable. Dès 2017, cela a mis un terme à plusieurs années de pertes, qui s’élevaient à près de 80 à 100 millions d’euros. LME Beltrame Group a donc terminé l’année 2019 avec un résultat net positif, de 3,7 millions d’euros.

Face à ce caractère cyclique, l’usine a adapté son outil industriel. « Pour parer à la volatilité financière, nous produisons ou pas… Nos machines peuvent être arrêtées très rapidement et, au lieu d’avoir recours au chômage partiel, nous mettons en place des formations », explique David Iroz. La contrepartie de cette parade, c’est que l’outil de production se retrouve en surcapacité de 20 %. L’usine nordiste a donc investi 3 millions d’euros, pour fabriquer un deuxième produit dès 2021 : des barres en acier destinées au secteur de la construction, en Europe. À terme, il représentera 10 % de la production totale. Selon David Iroz, cette diversification pourrait « être la première d’une longue série ».

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