La start-up Posos, basée à Amiens, vient de boucler une levée de fonds de 9,8 millions d’euros. "Nous y travaillions depuis plusieurs mois, aidés par un cabinet de conseil en levée de fonds", précise Emmanuel Bilbault, cofondateur et président de cette medtech à l'origine d'un logiciel d'analyse pour éviter les erreurs de prescription médicale. L’opération a été réalisée auprès de ses investisseurs historiques : Cap Horn et Mélusine Holding, auxquels se sont ajoutés Sofiouest, la Banque des Territoires, Captech Santé & Nord France Amorçage et AG2R La Mondiale. Après une levée de fonds de 2 millions d’euros en 2019, Posos souhaite accélérer son développement commercial, dans les hôpitaux, cliniques et Ehpad.
85 000 utilisateurs
Posos a été créé en 2017. "Pendant trois ans, nous nous sommes concentrés sur la R & D", explique Emmanuel Bilbault. Sa solution, basée sur l’intelligence artificielle, permet d’identifier en quelques secondes sur une ordonnance les risques d’interactions entre médicaments, de contre-indications avec le patient selon sa pathologie, ou encore de posologies inadéquates dans les prescriptions. L’algorithme étudie plus de 20 millions de documents issus de 220 sources médicales différentes. La solution simplifie et sécurise la prescription médicale.
"Aujourd’hui, 85 000 professionnels de santé, dont 40 000 médecins, utilisent Posos. Beaucoup d’urgentistes, d’anesthésistes et de gériatres. L’objectif est de se développer chez les médecins libéraux, et davantage dans les hôpitaux et cliniques", ambitionne le dirigeant. Pour cela, la start-up a notamment noué des partenariats avec des éditeurs de logiciels médicaux, comme récemment avec Bow Medical, entreprise amiénoise spécialisée dans les logiciels pour les anesthésistes et les réanimateurs. "Nous co-construisons nos solutions, nous allons annoncer d’autres partenariats dans les semaines à venir", appuie Emmanuel Bilbault.
Europe et Amérique du Nord
Autre objectif de Posos : conquérir l’international, notamment l’Europe et le continent nord-américain. "Notre solution est basée sur des référentiels internationaux, chaque pathologie ou médicament possèdent un code unique dans le monde, ce qui nous permet d’être présents partout." Quant à la concurrence, Emmanuel Bilbault ne la craint pas, car "nous sommes les seuls au monde à savoir proposer, en plus, des solutions de remplacement aux médicaments."
Posos est passé de 12 salariés en 2019 à quarante aujourd’hui, avec une dizaine d’embauches supplémentaires en cours. Elle ne communique pas sur son chiffre d’affaires. "Notre équipe reste essentiellement constituée d’ingénieurs et de pharmaciens, nous sommes avant tout une entreprise technologique, nous cherchons la croissance et l’excellence."
La start-up lancera en 2023 une étude clinique dans plusieurs hôpitaux, "pour démontrer qu’un médecin qui utilise Posos soigne plus vite, mieux et de manière plus sécurisée."
