Plus de 32 000 salariés pour 1 100 entreprises, 12,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires : la filière nutrition-santé, poids lourd de l’économie régionale, boucle une année 2022 riche. Signe de ce dynamisme, 2022 marque le record des levées de fonds avec plus de 40 millions d’euros levés, contre 35,8 millions en 2021. En cause notamment, la montée en puissance du fonds régional CapTech Santé Nutrition. Côté création d’entreprises, 160 porteurs de projets et start-up ont été accompagnés, contre 145 fin 2021, notamment via les trois incubateurs Eurasanté, Euralimentaire et Euraseniors.
Avec le Biocluster, la conquête de la reconnaissance
2023 s’annonce tout aussi dense. La filière santé compte bien décrocher le label national de "biocluster". Ce gage de reconnaissance de la place lilloise lui permettrait d’engager un virage vers une spécialisation pour la prévention et la prise en charge des maladies chroniques. "C’est notre tour !", insiste Étienne Vervaecke, directeur général d’Eurasanté, pour qui "il est temps de reconnaître internationalement le troisième pôle économique en santé de ce pays". À la clé, pas moins de 100 millions d’euros sur 10 ans. De quoi "transformer la filière" vers une spécialisation sur les maladies chroniques et soigner des pathologies (diabète, obésité, insuffisance rénale et cardiaque, cancer avec récidive…) pour lesquelles la région affiche malheureusement des records. Une centaine de soutiens à ce projet a déjà permis de mobiliser 92 millions d’euros de fonds privés avec l’espoir d’atteindre les 120 millions d’euros. Le verdict est attendu avant l’été.
Doper la filière des seniors
Créé en octobre 2021 à Arras, l’incubateur Eurasenior dépasse déjà ses promesses. "Après seulement une année et demie d’existence, nous avons déjà atteint 50 % de nos ambitions avec 12 entreprises créées et 1,2 million d’euros levés". Eurasanté est par ailleurs préfigurateur du futur gérontopôle qui doit être implanté dans les Hauts-de-France. Cette initiative de l’ARS, de la Région et de la Carsat - qui existe déjà dans d’autres régions - vise à structurer cette filière de la silver économie et l’étendre à l’ensemble des acteurs alors qu’elle pâtit d’un déficit d’attractivité cruel.
Cap sur la e-santé
L’e-santé est également un secteur en plein boom et l’une des priorités du Ségur de la santé. La e-santé ou l’innovation en santé numérique se développe aussi de manière exponentielle en région. On compte quelque 140 entreprises dans les Hauts-de-France qui génèrent 230 millions d’euros de chiffre d’affaires. "Sur les 38 nouvelles start-up entrées au bio-incubateur, 25 sont issues de la filière e-santé”, détaille Etienne Vervaecke. Monitoring à distance, téléconsultation, internet des objets (IoT), intelligence artificielle, hébergement des données de santé sont ici particulièrement adressés. Avec déjà de belles réussites comme Malo, première application de parentalité référencée dans Mon Espace Santé, le carnet de santé numérique développé par le ministère de la Santé ou encore Vertexa et son outil thérapeutique utilisant la réalité virtuelle pour les patients anorexiques.
