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La filière aéronautique reprend des couleurs dans les Hauts-de-France
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La filière aéronautique reprend des couleurs dans les Hauts-de-France

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Le secteur aéronautique, très touché par la crise économique liée à la pandémie de Covid, redémarre depuis quelques mois dans les Hauts-de-France. La filière est poussée par le cluster régional Altytud, qui aide les PME à se diversifier et à innover. Mais une nouvelle menace plane : la guerre en Ukraine, et l’approvisionnement en titane venu de Russie.

La filière aéronautique représente 10 200 emplois et 160 entreprises dans les Hauts-de-France — Photo : Altytud

Basé dans le secteur d'Albert-Méaulte dans la Somme, qui concentre 25 % des emplois de la filière aéronautique dans les Hauts-de-France, le cluster Altytud rassemble une soixantaine d’entreprises régionales, en majorité des PME (ACPM, AC Industries, Borflex Hermes, Desailly etc.). Dans le pays du coquelicot, le nombre d’emplois détruits par la crise du Covid "serait de l’ordre de 220", selon le cluster. Mais "l'activité redémarre depuis quelques mois, rassure Sophie Pouillart, déléguée générale d’Altytud. 60 % de nos adhérents nous disent qu’ils reprennent des nouvelles commandes, et qu’ils cherchent à réembaucher."

Diversification

Un redémarrage qui s’explique par la reprise de l’activité pour les vols moyens et petits courriers, mais aussi par le processus de diversification, enclenchée à marche forcée par les PME pendant la crise. Diversification qui commence à porter ses fruits, essentiellement dans le secteur de la Défense, de l’énergie, du ferroviaire et, dans une moindre mesure, de l’automobile ou de la santé. "Chez Laroche Industries à Méaulte, nous commençons à travailler pour Alstom Valenciennes pour de l’outillage", détaille ainsi Arnaud Soulet, directeur commercial du groupe et vice-président d’Altytud. "Cela ne représente pour le moment qu’une part minime de notre chiffre d’affaires, mais il faut le temps de faire ses preuves, et cela va progresser."

Bureau d’études mutualisé

La diversification nécessite de l’innovation, et "c’est ce qui manque aux PME de l’aéronautique car ce n’est pas dans leur culture, explique Arnaud Soullet. Elles répondent à un donneur d’ordre, fabriquent à façon, point." Pour pallier ce problème, le cluster a mis en place la structure Altylab en décembre 2021.Ce laboratoire, piloté par le cluster, composé d’un ingénieur bureau d'études et d’un chargé d’affaires, accompagne les industriels qui n’ont pas de bureau d’études, "pour qu’ils puissent se positionner sur des nouveaux marchés", précise Sophie Pouillart. "Le laboratoire permet d’aider les entreprises à être force de proposition et, également, à collaborer entre elles pour répondre à des appels d’offres de marchés publics". Quatre projets sont en cours, huit en attente, dans le spatial, l’aéronautique et le ferroviaire.

Mais la reprise de la filière est assombrie par les conséquences de la guerre en Ukraine. Le titane, dont 60 % proviennent de Russie, est l’un des produits clés dans l’aéronautique, qui en consomme 25 000 tonnes par an pour les trains d’atterrissage, les moteurs, la tuyauterie hydraulique haute pression etc. "Si, à court terme, il n’y a pas d’impact puisque les grands donneurs d’ordre ont des stocks, la question du moyen et long terme se pose, prévient Arnaud Soulet, même si tout cela reste difficilement prévisible." En plein redémarrage, la filière aéronautique, déjà touchée par la hausse des prix carburant et de l’énergie, reste très prudente.

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