Engagé depuis un peu plus d’un an dans une démarche RSE, l’enseigne de distribution de prêt-à-porter à petit prix Kiabi (2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019, 10 200 salariés) multiplie les démarches pour améliorer l’impact de ses produits. Le plan "Kiabi Human" pousse ainsi le distributeur nordiste, basé à Hem, à repenser l’ensemble de sa chaîne de production, en amont et en aval de ses 510 magasins, pour redéfinir le cycle de vie de ses produits.
"Notre plan se décline en trois axes : proposer des collections toujours plus inclusives, adaptées à toutes les morphologies, à petit budget ; réfléchir à notre business model pour améliorer notre impact environnemental ; et sous l’égide de "We care for life", nous tentons de préserver la vie, partout sur la planète, en visant le "zéro plastique" par exemple, et en œuvrant pour l'environnement dans nos pays de production", détaille Bruno Resseguier, le responsable RSE de Kiabi, filiale de l’Association familiale Mulliez.
Un programme qui a connu en 2020 une forte accélération. La mise en œuvre du premier volet, s’est traduite par un élargissement de l’éventail de tailles proposées et la création de modèles adaptés aux personnes en situation de handicap. Par ailleurs, l’ergonomie du site marchand du groupe a été repensée pour qu’il soit accessible au plus grand nombre. Enfin, des actions solidaires, comme le "Good Friday", ont permis de redistribuer plus d’un million d’euros à des associations.
Une mode plus durable
Tout en réaffirmant son positionnement sur la mode à petit prix pour toute la famille, Kiabi veut s’éloigner des standards de la "fast fashion". L’enseigne revendique une mode plus durable, respectueuse de l’environnement. "Nous visons -30 % de CO2 en 2030 et la neutralité carbone en 2050. C’est un programme ambitieux et engageant, qui demande une transformation profonde de notre modèle d’affaires", affirme Bruno Resseguier.
Chez Kiabi, cela passe par l’amélioration, à la source, du bilan carbone des produits. Est désormais favorisé "l’import proche", depuis la Turquie et le Maroc, et, sur certaines gammes, le made in France. Un travail sur le fil recyclé est également en cours : 50 % des jeans vendus par l’enseigne devraient être issus du recyclage en 2023. En parallèle, des efforts sont faits pour réduire la consommation en eau des matières premières utilisées, avec la promesse d’atteindre "100 % de matières premières plus durables" en 2025. Soit, l’augmentation de la part des fibres bio, et le recours au lin et au chanvre plutôt qu’au coton.
Plusieurs vies pour un vêtement
Kiabi mise enfin sur des vêtements plus durables dans le temps, quitte à augmenter le poids de ses tissus. Plus résistants, les produits peuvent alimenter un circuit de seconde main favorisé par l’enseigne, qui propose depuis août des produits d’occasion dans six de ses magasins. "En 2023, 150 magasins proposeront un corner de produits de seconde main. L’approche est cross-canal, avec l’ouverture, en décembre, d’un site internet dédié à l’occasion. C’est une démarche qui plaît puisque nous constatons que, dans les magasins concernés, 7 % des clients achètent à la fois du neuf et de la seconde main.
