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Japet lève deux millions d'euros pour lancer la commercialisation du corset connecté Atlas
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Japet lève deux millions d'euros pour lancer la commercialisation du corset connecté Atlas

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Après plusieurs années de développement, la start-up lilloise Japet s'apprête à lever 2 millions d'euros pour finaliser son corset connecté, et le lancer sur le marché.

— Photo : Japet

Dernière ligne droite pour Japet. En juin prochain, le corset connecté mis au point par Damien Bratic et Antoine Noel, qui ont fondé leur entreprise en 2016, devrait recevoir son homologation européenne. Le sésame indispensable pour la commercialisation de cet exosquelette doté de vérins permettant de décompresser la colonne vertébrale. Un produit innovant qui risque de faire le bonheur des millions de personnes souffrant de lombalgies, chroniques ou passagères. Imaginé par les deux entrepreneurs alors qu’ils achevaient leurs études à Centrale Lille, le corset Atlas, développé au sein d’Eurasanté, a déjà fait ses preuves. « On a pu mener des tests sur différentes cohortes de patients, et les retours sont ceux que nous avions anticipés. Les patients sont soulagés immédiatement, et nous disent souvent qu’ils se sentent « comme en apesanteur », ce qui est vraiment le but recherché. Du coup, ils regagnent en capacité de mouvement, ils refont les gestes qu’ils n’osaient plus faire, de peur de se faire mal, » se félicite Damien Bratic. Grâce à Atlas, les séances de rééducation ne sont plus une torture ; les patients travaillent mieux, et se remettent plus vite, assurent les dirigeants. Un argument qui fait mouche auprès des kinés, qui attendent de pied ferme de pouvoir se procurer le fameux corset... Il est aujourd’hui entré, à Lille, dans sa dernière phase de tests avant lancement.

2M€ pour préparer l’industrialisation

Les deux dirigeants se préparent sereinement à cette échéance, sûrs de leur produit et de leur marché. Japet vient d’ailleurs de lever 2M€, en fonds propres et auprès d’investisseurs publics et privés, régionaux et internationaux, pour préparer l’industrialisation de son corset, avant tout destiné aux cabinets de kinésithérapie et aux centres de rééducation. Après le lancement sur le marché européen, la start-up se donne 24 mois pour obtenir son homologation outre-Atlantique. Un lancement dans certains pays d’Asie devrait suivre, aussi vite que les réglementations le permettront. Damien Bratic et Antoine Noel visent un chiffre d’affaires de 500.000 € dès l’année prochaine, et prévoient d’atteindre les 15 à 20 M€ dans les cinq ans. Japet devrait être rentable dès 2019. L’entreprise de 10 salariés devrait grossir rapidement, avec, sans doute, l’ouverture d’un bureau américain. « Nous avons déjà noué de nombreux contacts aux Etats-Unis, notamment grâce à notre passage, l’an dernier, au sein du programme d’accélération américain Hax, spécialisé dans les objets connectés », détaille Antoine Noel. « Le marché est énorme là-bas, les prospects sont bien plus nombreux qu’en Europe…»

Applications imprévues

Lauréate du réseau Entreprendre en 2016, distinguée par plusieurs prix prestigieux, Japet pourrait bien voir ses horizons s’élargir rapidement. Déjà, les propositions de collaborations pleuvent. « Nous recevons quantité de propositions de gens qui trouvent dans leur secteur d’activité des applications à notre corset, auxquelles nous n’avions pas du tout pensé. Les champs d’application se révèlent être bien plus larges que prévu, » sourit Antoine Noel. Du soin à domicile à la prévention des maladies professionnelles, ou à l’accompagnement au retour au travail, le corset de Japet devrait faire des adeptes dans bien des domaines.

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