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Innovafeed lève 250 millions d’euros pour affirmer sa place de leader dans la protéine d’insectes
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Innovafeed lève 250 millions d’euros pour affirmer sa place de leader dans la protéine d’insectes

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La start-up Innovafeed, qui élève, dans la Somme, des insectes destinés entre autres à l’alimentation des animaux d’élevage, annonce une nouvelle levée de fonds, d’un montant de 250 millions d’euros. Cette somme va lui permettre d’accélérer encore son développement, notamment aux États-Unis et, bientôt, en Asie.

Innovafeed élève des mouches soldats noires pour en tirer des aliments pour les animaux d’élevage et des engrais — Photo : Innovafeed

Gros coup d’accélérateur pour Innovafeed. La start-up parisienne (350 salariés, chiffre d'affaires non communiqué), dont les sites de production français sont basés à Gouzeaucourt (Nord) et à Nesle (Somme) annonce une importante levée de fonds, d’un montant de 250 millions d’euros. Elle avait déjà levé 140 millions d’euros fin 2020. Très vaste, le tour de table réaffirme l’engagement dans l’entreprise des actionnaires déjà présents : Creadev, le fonds d’investissement de l’Association Famille Mulliez, et le fonds singapourien Temasek.

450 millions d'euros depuis 2016

Viennent s’y adjoindre d’autres actionnaires d’envergure, en premier lieu les géants de l’agro-industrie ADM (97,7 Md€ de CA 2022) et Cargill (166 Md€ de CA 2022), avec lesquels Innovafeed développe déjà des partenariats stratégiques, aux États-Unis et en France. Ont également signé les fonds Future French Champions, ABC Impact, IDIA Capital Investissement et Grow Forward.

Enfin, 38 millions d’euros sur les 250 millions ont été souscrits au travers d’un crédit syndiqué, auprès d’un pool bancaire constitué de la Caisse d’Épargne Hauts-de-France, le Groupe Crédit Agricole, BNP Paribas, Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels, ainsi que la Société Générale.

Ce nouveau financement porte à 450 millions d’euros le total des sommes levées par Innovafeed, depuis son lancement en 2016, souligne un communiqué. La start-up, qui ne communique pas de chiffre d’affaires mais revendique un carnet de commandes à 1 milliard d’euros sur les dix prochaines années, s’arroge une place de leader dans le domaine de la culture d’insectes. "Nous ne sommes pas encore une licorne, mais on s’en approche", sourit Clément Ray, cofondateur, avec Aude Guo et Bastien Oggeri, d’Innovafeed. "On a en tout cas une des plus belles valorisations du secteur."

Pisciculture et petfood

"Ces fonds vont nous permettre d’approfondir nos principaux axes de développement et, en premier lieu, la R & D. La réussite et l’accélération de notre industrialisation reposent sur énormément de technologies. Sur nos 350 salariés, nous avons 250 ingénieurs ou post-doc qui nous aident à améliorer en continu notre plateforme technologique", détaille Clément Ray.

À partir des mouches soldats noires qu’elle élève, Innovafeed élabore des protéines d’insectes destinées à l’aquaculture, des huiles d’insectes pour les porcs et les volailles, et des engrais 100 % naturels issus des déjections d’insectes. L’entreprise décline également ses protéines et huiles pour l’alimentation des animaux domestiques.

D’un point de vue industriel, la start-up a déjà engagé le doublement de son site de Nesle, d’où devraient sortir, à terme, 100 000 tonnes de produits, et 15 000 tonnes de protéines. Une infime partie du potentiel que représente son principal marché, la pisciculture. "Le marché de l’aquaculture dans le monde, c’est 30 millions de tonnes de nourriture par an. Nous ne sommes encore en capacité de fournir qu’une infime partie des besoins, mais l’intérêt des industriels pour nos produits est très fort. Nous allons nous renforcer sur ce marché, ainsi que sur celui de la nourriture pour les animaux domestiques, qui constituent nos deux cibles principales actuellement. Nous allons accroître nos capacités de production en ce sens, plutôt que de nous diversifier tous azimuts", raisonne le dirigeant.

Trois zones géographiques

Innovafeed devrait prochainement poser la première pierre de son troisième site industriel, dans l’Illinois (États-Unis), sur un énorme site agro-industriel géré par ADM. L’usine devrait être opérationnelle en 2025. La start-up est également en train de préparer son déploiement en Asie.

"Les trois zones prometteuses que nous avons identifiées sont l’Europe, le Midwest américain, et l’Asie du Sud-Est. Elles nous intéressent parce qu’elles sont toutes des zones très agricoles, avec une forte activité de transformation de céréales qui nous fournissent les coproduits avec lesquels nous nourrissons nos insectes. Nous sommes en train d’identifier des sites pouvant accueillir de potentielles nouvelles usines, et qui nous permettraient de mettre en œuvre notre stratégie de "symbiose industrielle", qui nous assure un bilan carbone jusqu’à 80 fois inférieur à celui de certains de nos concurrents," décrit Clément Ray.

Innovafeed choisit en effet de s’implanter à proximité de sites industriels et agro-industriels lui permettant, notamment, de récupérer la chaleur fatale de ses voisins pour chauffer ses fermes verticales, et de se fournir en coproduits agricoles à proximité.

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