Vingt-cinqmillions d'euros investis en première phase. C'est le montant budgété par le groupe laitier Ingredia afin d'accroître les capacités de production de son usine de Saint-Pol-sur-Ternoise. Cette société qui appartient à 95% au groupe coopératif La Prospérité fermière et à 5% à Crémo, une coopérative suisse, entend anticiper la sortie des quotas laitiers. Ingredia est aujourd'hui sur trois familles de métiers. Outre les produits de commodités, il produit et commercialise des ingrédients alimentaires et des ingrédients de nutrition et santé.
Nouveau défi à Saint-Pol
«Nous devons accroître nos capacités pour recevoir la production de nos agriculteurs et celle de nos partenaires en région. Ce développement sera aussi tourné vers les produits à forte valeur ajoutée en nutrition santé et en ingrédients alimentaires», souligne Alain Thibault, directeur général d'Ingredia. Sur ce dossier, le feu vert devrait être donné en fin d'année par le conseil d'administration pour être opérationnel fin 2013.
700millions de litres de lait
Actuellement le site de Saint-Pol-sur-Ternoise transforme déjà quelque 550.000millions de litres de lait par an. Demain, les capacités pourraient atteindre 700.000millions de litres. Déjà positionné comme un acteur majeur du marché européen. Ingredia entend le rester et s'affirmer plus encore en augmentant la taille de son site arrivé aujourd'hui à saturation. Depuis cinq ans, Ingredia s'est lancé sur un autre business encore plus innovant. Via Ingredia Nutritionnal, le groupe se développe dans le secteur de la nutrition-santé. Cette filiale a affirmé le positionnement d'Ingredia dans le développement, la production et la commercialisation d'ingrédients et de solutions nutritionnelles.
L'enjeu nutrition-santé
«Nous enregistrons un développement fort dans cette division mais nous partions d'une taille très faible. Notre chiffre d'affaires se situe entre 15 et 20M€.» Pas de progression sans des investissements conséquents notamment en terme de recherches cliniques. Pas moins d'un million d'euros de budget y est consacré chaque année. Quant à l'avenir de cette division, Alain Thibault mise «sur un chiffre d'affaires encore plus important tout en maintenant des marges fortes. Nous sommes également attentifs à des possibilités de croissance externe». La stratégie d'Ingredia repose sur cette diversification d'activités. Elle doit lui permettre d'éviter la volatilité des prix sur le marché traditionnel.
Positionnement export
C'est sur un échiquier international que l'entreprise se positionne. Son chiffre d'affaires s'établit à 380M€. Il est réalisé à 30% en France, 30% en UE et 40% ailleurs dans le monde du fait d'implantations directes ou via la commercialisation de ses produits. Outre sa filiale américaine IDI Inc., des accords sont signés avec des façonniers à Singapour par sa filiale locale IDI Pte, un co-investissement a été réalisé dans une usine en Australie et un bureau commercial a ouvert à Dubaï. Le maillage sur un échiquier mondial est en place et la SA indique une présence dans 120 pays. «Si nos métiers sont différents de la plupart des transformateurs laitiers ainsi que nos cibles de clientèle, nous constatons une croissance de la demande mondiale en matière de produits laitiers en Asie, Moyen-Orient et dans l'Est de l'Europe.» Ces sept dernières années, Ingredia a grandi en terme de résultats mais aussi d'effectifs. Le groupe compte aujourd'hui 430collaborateurs.
Ségolène Mahias
Produits laitiers Ingredia projette d'investir 25M€ dans son usine de Saint-Pol-sur-Ternoise. À la clé: la transformation de millions de litres de lait supplémentaires avec la fin des quotas laitiers. Le groupe renforce son positionnement international.
