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  Hermes Boissons mise sur les jus de fruits pressés
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Hermes Boissons mise sur les jus de fruits pressés

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Hermes Boissons a doté son usine située dans l’Oise d’une machine unique au monde. Celle-ci permet de conserver les jus frais plus longtemps, tout en gardant la saveur et la qualité nutritive. Cette PME, qui fabrique et met en bouteille des jus de fruit et des soupes, mise sur sa marque La Jucerie, en pleine croissance.

Le jus de fruits frais est au cœur de la stratégie de développement élaborée par Tom François, le dirigeant d’Hermes Boissons (75 salariés, 30 M€ de CA), redevenue une PME indépendante en 2019, après avoir appartenu 24 ans à Pepsico et produit les jus Tropicana. Située à Hermes, dans l’Oise, cette société fabrique et met en bouteille des jus de fruit et des soupes, à destination de la grande distribution et de l’hôtellerie. Tom François en est désormais l’actionnaire majoritaire, à hauteur de 60 %, le deuxième plus gros actionnaire étant un groupe spécialisé dans la santé et la nutrition, non dévoilé, qui a réinjecté 2,4 millions d’euros en 2020.

Un procédé unique au monde

L’usine s’est récemment dotée de nouveaux outils, pour accélérer son développement. Les investissements ont été réalisés en trois temps, "d’abord dans des machines d’extraction, puis sur une ligne de pascalisation et enfin, une ligne d’embouteillage PET recyclée". Pour un total de 6,5 millions d’euros, dont 2,7 millions d’euros pour la machine de pascalisation, unique au monde, opérationnelle depuis 2020, qui permet de conserver le jus frais, 60 jours, tout en gardant les vitamines, les antioxydants et les qualités gustatives du fruit. Le procédé consiste à soumettre les fruits à une pression de 4 000 bars, soit l’équivalent de 40 km sous le niveau de la mer. Pour cette machine, mise au point par l’entreprise espagnole Hiperbaric, l’entreprise a obtenu une enveloppe de 800 000 euros dans le cadre du plan France Relance.

"Nous avons développé notre filière pour acheter les fruits frais, les presser nous-mêmes, détaille le dirigeant, là où pour nos concurrents, les fruits sont pressés à l’étranger. Les oranges au Brésil, la pulpe vient du Mexique, ils sont pasteurisés en Europe, ce qui les dégrade, et ils sont obligés de rajouter des vitamines…". Cette innovation séduit les consommateurs, "qui se posent beaucoup de questions sur les jus et leurs qualités nutritives". Les clients pour la marque La Jucerie de la PME se multiplient : la chaîne d’hôtels Accor, le groupe Casino, Intermarché Hauts-de-France, O’Terra, Carrefour, Auchan… Les jus fraîchement pressés représentent désormais 15 % de l’activité de la PME (le reste concerne les jus pasteurisé, dont les soupes), mais la croissance est rapide pour ce segment. "Nous prévoyons de doubler le chiffre d’affaires de cette activité d’ici un an".

Une concurrence peu développée

Le Covid a tout de même eu un impact sur cette activité, "car les prix des matières premières ont augmenté de 20 % en moyenne". Les gels du printemps dernier ont aussi été problématiques, les rendements de pommes ont baissé, "car elles viennent de France, mais comme nous utilisons celles qui sont abîmées, les gueules cassées comme on les appelle, nous avons tout de même continué à faire des jus de pommes".

Pour l’heure, l’un des principaux concurrents directs d’Hermes Boissons sur le marché des jus de fruits frais est basé aux Pays Bas, "mais n’a pas la capacité pour produire sur tout le marché européen. Il y a de la place pour deux". Si la PME se concentre d’abord sur le marché français (90 % de son CA), elle est présente en Belgique, et est de plus en plus sollicitée par des clients européens, "d’Europe de l’Ouest et du Nord, nous avons eu aussi des demandes d’acteurs américains ".

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