Fondée en juin 2016 par Grégory Leblan, HDF Emballages fait partie de ces entreprises qui, à peine créées, prennent tout de suite leur envol. Basée à Labourse, dans le Pas-de-Calais, la société collecte des palettes en bois usagées, qu’elle trie et répare avant de les revendre. « Tout est allé à une vitesse folle », constate le dirigeant. « En deux ans et demi, l’entreprise a franchi des seuils et des caps bien au-delà de nos prévisionnels. »
Entre juin 2016 et décembre 2017, HDF Emballages a atteint un chiffre d’affaires de 4,2 M€, alors que le dirigeant avait budgétisé 2 M€. Sur son deuxième exercice, la PME a réalisé cette fois un CA de 6 M€, au lieu des 2,5 M€ prévus. Le tout, en étant rentable. « J’ai arrêté de faire des prévisionnels », s’amuse Grégory Leblan, avant d’ajouter : « L’année 2019 démarre très fort, puisque nous venons de rentrer un très gros client : Ikea. »
Un bouche-à-oreille porteur
Imaginé par Grégory Leblan, le business modèle d’HDF Emballages est donc un franc succès. La jeune entreprise compte 150 clients et 30 salariés. Elle recycle près d’1,5 million de palettes par an, dans les Hauts-de-France et en région parisienne. « Depuis le démarrage, nous avons bénéficié d’un bouche-à-oreille incroyable. Notre notoriété est celle d’une entreprise qui serait présente sur le marché depuis dix ou quinze ans », s’étonne le dirigeant. Il faut dire que l’intérêt de ce modèle est double : à la fois économique et environnemental. En début de chaîne, les entreprises revendent des palettes à HDF Emballages au lieu de les benner. Et en bout de chaîne, des sociétés achètent à la PME des palettes d’occasion, qui leur coûtent 25 % de moins qu’une palette neuve, tout en leur permettant de s’inscrire dans une démarche de développement durable.
Si HDF Emballages poursuit son développement, Grégory Leblan voudrait faire de 2019 « une année charnière, de consolidation, afin de maîtriser la croissance ». Cela passe notamment par un investissement de près de 500 000 € dans une ligne de tri robotisée mise en service courant février. Avec cet outil, la PME s’inscrit dans l’industrie du futur et compte gagner en productivité. Longue de 40 mètres et équipée de robots, cette ligne va trier de manière automatique les palettes (état, taille etc.) et les envoyer si nécessaire en atelier de réparation. Le tout, sans détruire d’emplois, puisque les trieurs vont être formés pour devenir des opérateurs de ligne. « L’idée est de dépasser les 2 millions de palettes recyclées par an », annonce le dirigeant.
Devenir leader de la palette en région
Grégory Leblan souhaite également se doter de 2 000 à 3 000 m² de stockage supplémentaires, sur un terrain voisin. « Si ce projet aboutit vite, nous pourrions aussi acquérir un nouvel entrepôt en région parisienne, afin de mieux desservir cette zone », explique le dirigeant, qui a des projets de développement plein la tête. Il avoue réfléchir à une extension géographique : « J’envisage à terme de dupliquer le modèle dans d’autres régions, par exemple avec une licence de marque. Mais pour le moment, mon objectif est de devenir leader de la palette en région. »
