Il est sans doute l’un des rares acteurs à embrasser l’ensemble des métiers de la chaîne immobilière. Promoteur, aménageur, lotisseur, constructeur de maisons individuelles, bailleur social, Groupe Tisserin (450 collaborateurs, 400 M€ de CA), issu de la longue histoire centenaire du Crédit Immobilier de France, affirme un nouveau cap. “J’ai trouvé le bon endroit pour agir”, se réjouit Ludovic Montaudon, lui qui à l’occasion de voyages a pu constater concrètement “les ravages du changement climatique”. À la tête depuis trois ans de cet acteur de l’habitat au modèle hybride avec “un pied dans la promotion immobilière, un autre dans le logement social”, il enclenche une nouvelle dynamique avec un objectif : “avoir un impact positif”. En se plaçant sous le statut d’Entreprise à mission créé par la loi Pacte de 2019, “nous nous dotons d’une colonne vertébrale”. Pour cela, le groupe a d’abord défini sa raison d’être : “Ensemble, bâtissons une cité harmonieuse, plus équitable et plus durable”. Pour traduire ce précepte sur le terrain, “nous nous sommes fixé des missions pour trouver d’autres manières de transformer la société”. Définie en mode collaboratif pour engager l’ensemble des salariés et transformer les méthodes de travail, la feuille de route énonce quatre missions déclinées en 12 propositions d’engagement et 32 axes.
Quatre missions
En premier lieu, concevoir, réaliser et gérer aujourd’hui des lieux à vivre pour demain comme par exemple, en accélérant la régénération urbaine. La deuxième priorité place le groupe comme un acteur de l’économie sociale et solidaire en agissant pour un logement de qualité et adapté pour tous. Un volet que Tisserin connaît déjà bien puisqu’un tiers de ses dividendes ne sont pas reversés à ses actionnaires mais redistribués à des missions sociales. Un modèle inédit qui a permis d’aider les plus démunis à hauteur de près de 36 millions d’euros ces cinq dernières années. À l’heure d’une prise de conscience généralisée du changement climatique, le spécialiste de l’immobilier choisit en outre d’ancrer sa performance écologique au cœur de ses activités. Des actions auprès des équipes ont d’ores et déjà été menées comme avec la réalisation d'une fresque climat tout comme la promotion du recours à de nouvelles méthodes de construction plus respectueuse de l’environnement. “Enfin, l’humain doit être au centre du changement”, détaille Frédérique Ridel, directrice communication et pilote de cette transformation d’entreprise.
Mesurer l’impact
Si ce cadre représente un signal fort pour les collaborateurs et pour muer le fonctionnement de la société, il se doit d’être évalué pour en mesurer la pertinence. Est donc mis en place un comité de suivi externe pour apprécier la progression des actions ainsi qu’un comité de pilotage incluant les équipes. Et si cette nouvelle bannière réaffirme finalement des valeurs déjà ancrées dans le groupe, elle permet de surcroît d’attirer de nouveaux talents, “la jeune génération étant particulièrement sensible à un projet d’entreprise qui a du sens”, conclut le dirigeant.
