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Genfit abandonne ses recherches d'un traitement contre la maladie du foie gras
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Genfit abandonne ses recherches d'un traitement contre la maladie du foie gras

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La biotech lilloise Genfit abandonne le développement de son candidat médicament contre la maladie du foie gras non alcoolique (ou Nash), une maladie en plein essor liée à l'obésité et au diabète. Fin 2016, Genfit avait réalisé une levée de fonds de 80 millions d’euros pour réaliser les derniers tests. Face à cet échec, la biotech revisite sa stratégie et lance un plan de réduction de 50 % de sa consommation de trésorerie d’ici 2022.

La biotech lilloise Genfit abandonne le développement de son candidat-médicament contre une maladie du foie, la Nash — Photo : Pixabay

Fin 2016, la biotech lilloise Genfit levait 80 millions d’euros pour réaliser la dernière phase de tests de son candidat-médicament contre la Nash. Cette maladie du foie gras non alcoolique, liée au diabète et à l’obésité, est en plein essor dans le monde, touchant, en 2016, 12 % de la population adulte. Le marché du médicament contre la Nash représentait 20 à 40 milliards de dollars, selon les estimations des analystes à l’époque. Mais les derniers tests menés par Genfit n'ont pas été concluants. Pour faire face à cette déconvenue, la biotech revisite sa stratégie et met en place un plan d’économies.

Deux activités prioritaires

Genfit se concentre désormais sur le développement de la même molécule, mais pour le traitement d’une autre maladie du foie, la cholangite biliaire primitive (PBC). Elle mise par ailleurs sur une technologie qu’elle a développée qui doit permettre le diagnostic de la Nash en se substituant aux biopsies actuelles, invasives et douloureuses. Cette nouvelle stratégie s’accompagne d’un projet de filialisation à l’horizon 2021 : chacune des activités devrait donner naissance à une entité bien distincte, « pour un pilotage plus indépendant et une croissance autonome », souligne la direction.

« Les décisions que nous avons prises nous permettent de nous projeter vers 2021 avec une feuille de route claire et précise. Nous avons confiance dans les probabilités de succès ainsi que le potentiel de nos deux programmes prioritaires, et nous adaptons la structure de l’entreprise à notre stratégie, avec une approche à la fois organisationnelle et financière », commente Pascal Prigent, directeur général de Genfit.

Un vaste plan d’économies

Par ailleurs, Genfit « recentre et rationalise l’ensemble de ses investissements dans l’objectif de réduire de plus de 50 % son rythme de consommation de trésorerie d’ici 2022 », selon sa direction. L’objectif est de passer d’un rythme de consommation de 110 à 45 millions d’euros par an. Un plan plus global d’économies est également à l’œuvre : il se traduira notamment par une réduction de 40 % du personnel, en France, comme aux États-Unis. La biotech emploie actuellement 80 personnes.

Genfit a terminé ce premier semestre 2020 avec une trésorerie de 225,7 millions d’euros. Ses charges d’exploitation s’élèvent à 55 millions d’euros, dont 67 % consacrées à la recherche et au développement. Enfin, la perte nette sur cette période s’élève à 53 millions d’euros, sachant qu’elle s’établissait à 65,1 millions d’euros sur l’ensemble de l’exercice 2019.

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