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Gén’étiq compte mettre au point une étiquette permettant de lutter contre le trafic de drogue
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Gén’étiq compte mettre au point une étiquette permettant de lutter contre le trafic de drogue

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La PME nordiste Gén’étiq cherche à mettre au point une étiquette permettant de protéger les containers maritimes des trafiquants de drogues. En croissance régulière, le fabricant d’étiquettes présent sur de multiples marchés s’apprête à déménager pour poursuivre sa croissance.

Patrick Deschamps est le dirigeant de Gén’étiq, PME spécialisée dans les étiquettes, des plus conventionnelles aux plus techniques — Photo : Jeanne Magnien

Des diamantaires de Cartier au contrôle des automobilistes centrafricains, le savoir-faire de Gén’étiq répond aux besoins les plus divers. Le fabricant d’étiquettes, dont l’activité est répartie sur deux sites, entre Pont-à-Marcq et Templeuve, non loin de Lille, a développé depuis 1997 une expertise sur les étiquettes, allant du scellé pour les sachets de pierres précieuses aux vignettes pour les automobiles, en passant par les certificats d’authenticité des sacs de luxe ou l’ornementation de stylos à bille.

Lutte contre le trafic de drogue

La PME de 14 salariés est aujourd’hui en train de se positionner sur un marché particulièrement sensible : la sécurisation des containers transportant le café depuis la Colombie vers l’Europe. Cible privilégiée des trafiquants de drogues, ces containers sont souvent ouverts illégalement sur les ports, pour y dissimuler des stupéfiants. Leur nombre rend le contrôle par les douanes difficiles. Gén’étiq est en passe de mettre au point une solution pour les aider. "L’un de nos confrères avait travaillé il y a plusieurs années sur une étiquette encapsulant un liquide qui changeait de couleur si la chaîne du froid était rompue. Il n’a jamais réussi à la mettre au point, mais il avait développé une machine qui est aujourd’hui à notre disposition, pour reprendre en partie le procédé. Il s’agirait d’un scellé qui laisse échapper un liquide s’il est rompu, et signale donc immédiatement une intrusion, même à plusieurs mètres de distance. Nous sommes encore en cours de développement, mais les premiers résultats sont prometteurs, et pourraient déboucher sur des commandes relativement importantes pour nous", se projette Patrick Deschamps, en habitué de la petite série. La PME peut passer jusqu’à deux ans et demi à développer certains produits, en fonction des attentes des clients.

Étiquettes recyclables

Étiquettes qui se dédoublent, qui changent d’état ou de couleur en fonction de l’environnement, inviolables ou au contraire, qui se décollent sans abîmer le support… : Gén’étiq doit aussi désormais répondre aux attentes de ses clients en matière de RSE. La PME travaille par exemple sur des étiquettes recyclables, assez résistantes pour remplacer le scotch pour fermer un carton, mais pouvant être recyclées en même temps que lui.

Projet de déménagement

Cette étonnante variété de marchés et de produits, Patrick Deschamps l’a développée au fil du temps, en étroite collaboration avec ses clients. Réalisant 50 % de son chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros à l’export, "avec 70 % de marge brute", selon son dirigeant, Gén’étiq connaît une croissance régulière de 10 %. Elle s’apprête à déménager pour se donner les moyens d’honorer de nouvelles commandes. Un déménagement est en effet prévu d’ici la fin de l’année, pour réunir l’atelier et l’administration de la PME sur un même site, dans le secteur de Pont-à-Marcq. Son dirigeant aimerait doubler la surface d’atelier, pour pouvoir investir dans de nouvelles machines complétant le parc existant. Et donner davantage de place aux équipes pour travailler sur les chantiers en cours, toujours nombreux chez ce spécialiste des commandes sur-mesure.

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