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Fanystyle crée un atelier de confection et un pôle textile dans la Somme
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Fanystyle crée un atelier de confection et un pôle textile dans la Somme

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La PME Fanystyle, spécialisée dans la conception et la fabrication d'objets et vêtements promotionnels, a créé un atelier textile à Moreuil, dans la Somme, à deux pas du tricoteur Malterre, avec l’ambition de "redonner vie à la confection textile de la région".

La dirigeante de la PME Fanystyle Fany Ruin a créé son propre atelier de confection textile en septembre 2020 — Photo : Fanystyle

"J’ai une vieille entreprise, mais je suis en mode start-up aujourd’hui !, lance Fany Ruin, la dirigeante de Fanystyle (1,4 M€ de chiffre d'affaires en 2020), "la crise sanitaire m’a forcée à me réinventer." Créée en 1998, la PME d’abord installée à Ailly-sur-Noye (Somme), imaginait alors des vêtements publicitaires et promotionnels, qu'elle faisait fabriquer au Portugal. Elle s'est ensuite développée et a élargi son activité à des objets publicitaires, "des goodies, par exemple des tampons sur mesure pour Yves Saint Laurent, avec des encres aux couleurs des rouges à lèvres de la marque".

Aidée par le plan France Relance

Au moment du premier confinement de 2020, tout s’arrête. "Je me suis retrouvée avec des dizaines et des dizaines de palettes sur les bras, destinées à tous les magasins Sephora de France, et mes huit salariés en chômage partiel", raconte la dirigeante, également présidente de la CCI Amiens Picardie. L’idée de créer son propre atelier de confection lui trotte depuis un moment dans la tête. "En mai 2020, j’ai sauté le pas et l’entreprise a déménagé à Moreuil, à 50 mètres de l’une des dernières entreprises de tricotage de France, Malterre, pour lancer un pôle textile".

Fany Ruin investit 900 000 euros dans des machines à coudre, piqueuses, surjeteuses, etc. "Sans l'octroi d'un prêt garanti par l’État, cela n’aurait pas été possible, car l’évènementiel était à l’arrêt", consent-elle. L’entreprise a également bénéficié d’une aide de France Relance pour l'achat de machines de coupe "à hauteur de 96 000 euros sur les 240 000 euros qu’elles ont coûtées". À la confection des masques dans un premier temps, s’ajoutent très vite les vêtements publicitaires, polos, tee-shirts, rideaux acoustiques etc., mais aussi des vêtements pour des marques françaises comme la Gentle Factory ou Les petites épopées.

Du "made in France" abordable

Le tissu provient directement des ateliers de Malterre, ce qui réduit les coûts logistiques. "Mais le cours du coton a pris entre 20 et 30 % d'augmentation", relate Fany Ruin, "donc si on fait des économies sur le transport, on doit tout de même rogner de plus en plus sur les marges, car je tiens à ce que nos vêtements soient un made in France abordable." Les carnets de commandes sont remplis, et la dirigeante a embauché une quinzaine de couturières. "Pour répondre à tous les clients, je dois en embaucher encore 10 ou 15, mais la difficulté est de les trouver car les métiers du textile sont en voie de disparition".

D’où la création, en janvier 2022, d’un chantier d’insertion à Ailly-sur-Noye, porté par Fanystyle, Malterre, et l’entreprise d’insertion amiénoise Ozange. Le pôle textile de Moreuil, lui, a vocation à accueillir d’autres entreprises des Hauts-de-France. "La crise a redonné un sens aux produits faits en France mais il faut que cette dynamique soit suivie de faits, avec une vraie réindustrialisation", plaide Fany Ruin. D’ici l’été, elle souhaite lancer sa propre marque de prêt-à-porter pour les particuliers.

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