Eurasanté met le cap sur la formation pour accompagner le développement de la filière
# Santé

Eurasanté met le cap sur la formation pour accompagner le développement de la filière

S'abonner

En cette rentrée 2019, le Clubster NSL et Eurasanté font le point sur les dossiers en cours et leurs projets de développement, axés sur la formation, pour répondre aux besoins croissants de la filière santé-nutrition régionale.

— Photo : Eurasanté

Alors que la filière santé et nutrition continue à se développer fortement dans la région, l’heure est aux investissements structurants pour Clubster NSL (fruit de la fusion entre le Pôle NSL et Clubster Santé) et Eurasanté. 10 millions d’euros vont notamment être investis pour la création d’un « hub » de près de 4 000 m², qui verra le jour d’ici juin 2022 à quelques encablures du CHU de Lille.

Mieux accueillir les différents acteurs

Bâtiment-totem pour l’ensemble de la filière santé régionale, ce Hub devrait apporter des réponses à plusieurs problématiques auxquelles elle est actuellement confrontée, dont celle de l’accompagnement des entreprises innovantes, toujours plus nombreuses. « Nous constatons depuis 2015 un très fort dynamisme de la filière, qui fait que nous n’avons plus de place au sein du Bio-incubateur pour accompagner ces jeunes pousses. Entre 2000 et 2014, nous avons accueilli 7 nouveaux projets par an en moyenne ; depuis 2015, nous sommes passés à 14 par an et 2019 marque un nouveau tournant, puisque nous devrions accueillir cette année entre 20 et 25 projets. C’est une très bonne nouvelle, puisque la progression est à la fois quantitative et qualitative, mais cela nous force à réajuster notre capacité d’accompagnement », se félicite Étienne Vervaecke, le DG d’Eurasanté, qui précise que le permis de construire sera déposé début 2020.

Lieu d’incubation et d’accélération pour les jeunes pousses, ce futur Hub est pensé pour devenir un point de ralliement pour l’ensemble des acteurs de la filière, dont beaucoup gravitent dans l’étroit périmètre entre le CHU et Eurasanté. Surtout, il accueillera une nouveauté pour la filière régionale : un centre de formation dédié aux métiers de l’industrie bio-pharma, qui s’y implantera sur 800 m².

Usine-école et DU : répondre aux besoins de formation

En effet, avec le développement de la filière se pose le problème, grandissant, du besoin en main d’œuvre et en compétences. La filière santé régionale représente aujourd’hui 30 800 emplois, dont près de 12 000 concernent les sites de production des industries pharmaceutiques ou en nutrition. « Ce sont sur ces postes de production que le manque de main-d’œuvre se fait sentir. Nous comptabilisons 1 700 offres non pourvues par an, faute de candidats formés, qui concernent des postes d’opérateurs, de conducteurs de ligne, ou de techniciens dans le domaine de l’industrie bio-pharma », constate Jean-Claude Charles, le président du Clubster NSL.

Pour répondre à cette demande, Eurasanté s’est rapproché de l’association IMT, qui gère déjà quatre sites de formation en France, dédiés aux métiers de l’industrie de la santé et du bien-être. D’ici 2023, IMT créera donc une usine-école sur le site d’Eurasanté, en étroite collaboration avec les différents acteurs de la filière. « Notre association forme déjà 5 000 personnes par an, en formation initiale ou continue, dans les métiers liés à l’industrie pharmaceutique. Notre future usine-école mettra les étudiants en conditions réelles, pour aider les entreprises de la région à mieux recruter, et maintenir l’employabilité des salariés en place, en leur permettant de se former aux évolutions d’une industrie en pleine mutation », présente Hervé Galtaud, le DG d’IMT. Délivrant des formations du CAP au bac + 3, cette usine-école devrait former, à terme, environ 1 000 personnes par an.

En parallèle, l’Université de Lille met en place, à partir du mois d’octobre, un DU (diplôme universitaire) « Health Entrepreneurship ». Ce module de 150 heures, sur 9 mois, promet de doter les porteurs de projets issus du monde de la recherche de compétences entrepreneuriales. Et en parallèle, de familiariser de futurs CEO, issus d’écoles de commerce « classiques », aux spécificités du marché de la santé, pour des entreprises toujours plus concurrentielles.

# Santé