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Eppur lance la commercialisation de sa roue innovante pour fauteuils roulants
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Eppur lance la commercialisation de sa roue innovante pour fauteuils roulants

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La jeune entreprise Eppur a mis au point une roue innovante pour les fauteuils roulants, intégrant un système de freinage inédit. Couronnée d’un prix prestigieux au dernier concours Lépine, Eppur lance la commercialisation de sa roue, et prépare la suite.

Colin Gallois et Lancelot Durand ont créé Eppur en 2020 — Photo : Eppur

Il n’y a pas que des roues de vélo qui sortent de l’usine Btwin de Lille (qui appartient au groupe Decathlon depuis 2006, NDLR). Depuis quelques mois, les lignes sont également utilisées par Eppur, une start-up lancée en 2020 par deux anciens ingénieurs de Decathlon, et hébergée dans les locaux lillois du groupe. Colin Gallois et Lancelot Durand ont lancé en février 2023 la commercialisation de leur roue pour fauteuil roulant, qui intègre un système de freinage dans le moyeu, sur le modèle de certains vélos hollandais. "C’est complètement par hasard, en observant un jour une personne en fauteuil roulant essayer de descendre une rue en pente, que je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de système de freinage sur les fauteuils. Les usagers doivent agripper les roues à pleines mains pour ralentir, ce qui occasionne des brûlures et, à force, des douleurs au niveau des épaules et des bras. En tant qu’ingénieur mécanique, je me suis dit qu’il devait bien y avoir une solution à trouver," retrace Colin Gallois.

Le pari du concours Lépine

Avec son camarade de l’UTC de Compiègne, le dirigeant planche dès 2015 sur cette roue à frein intégré. Un projet qui les occupe à plein temps depuis avril 2021, et qui a connu une double consécration en ce début 2023. D’abord, avec la livraison de la première centaine de paires de roues Dreeft produite par la start-up. Et ensuite, avec le Grand Prix - Prix du président de la République décroché au concours Lépine, qui est venu valider son aspect novateur. "Des amis startupper ont eu l’occasion de participer au concours Lépine il y a deux ans, et avaient été primés. Les retombées avaient été excellentes, ça nous a encouragés à tenter l’expérience cette année même si c’est un gros investissement : le salon dure 12 jours, il fallait être deux sur le stand pour bien présenter les produits… C’était un pari, mais nous avons eu beaucoup de passages et de retours positifs, et ce Grand Prix qui bien sûr, est assez incroyable. Nous avons eu une visibilité énorme, beaucoup de messages… Il faut atterrir maintenant, et voir comment tout cela se décante", pose Colin Gallois.

5 000 paires de roue d’ici 2025

Eppur en tout cas aurait difficilement pu rêver meilleure publicité pour le lancement de Dreeft, dont les retours d’utilisation sont très bons. "Nos premiers acheteurs nous écrivent pour nous dire qu’ils sont ravis. Une utilisatrice nous a raconté qu’elle s’amuse désormais à descendre une pente qu’elle ne pouvait pas emprunter sans aide avant ! Et d’autres nous remercient aussi parce qu’ils n’ont plus peur de salir ou d’abîmer leurs vêtements avec le frottement sur les roues, c’est un avantage inattendu", s’amuse le dirigeant. Distribuée via un réseau de revendeurs de fauteuils roulants, la roue est disponible dans une centaine de points de vente en France. La start-up, qui a levé 1,2 million d’euros en fin d’année 2023, va renforcer sa force commerciale, avec l’objectif d’avoir vendu 5 000 paires de roues d’ici 2025. Eppur, qui ne communique pas de prévisionnel en termes de chiffre d’affaires, devrait atteindre la rentabilité en 2024. Ses dirigeants travaillent déjà à de nouveaux produits, toujours en lien avec la mobilité des personnes atteintes de handicap.

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