Elanplast TSC : L'usineur de matières plastiques explore la piste de l'impression 3D
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Elanplast TSC : L'usineur de matières plastiques explore la piste de l'impression 3D

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Spécialisée dans l'usinage des matières plastiques, la TPE Elanplast TSC, basée à Tincques, explore les possibilités offertes par l'impression 3D. Une technologie plus complémentaire que concurrente selon Arnaud Pommier, le dirigeant.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Reprise en 2007 par Arnaud Pommier et Laurent Thueux, la société Elanplast poursuit son développement au rythme d'environ 80.000 € d'investissements annuels, pour améliorer l'outil de production. Avec neuf salariés, la TPE affiche un chiffre d'affaires 2014 de 800.000 € et devrait quasiment atteindre le million d'euros dès cette année. Selon Arnaud Pommier, la société est également rentable depuis la reprise. Pour poursuivre son développement, cette TPE spécialisée dans l'usinage de matières plastiques, sur de petites séries, se tourne à présent vers l'impression 3D. Et une première phase d'expérimentation est de mise avant de savoir comment exploiter au mieux cette technologie.

Une première phase de test

« L'impression 3D est une technologie qui constitue une révolution en elle-même. En tant que spécialistes du plastique, c'est de notre ressort de nous y intéresser », explique Arnaud Pommier. Pour se lancer, le dirigeant privilégie la prudence : « Les produits imprimés en 3D sont encore en deçà, en termes de qualité et de précision, des produits réalisés par usinage », affirme le dirigeant. Elanplast TSC est donc dans une phase de test. Elle a acquis pour cela une première petite machine de la marque Maker-Bot, d'une valeur de 4.500 €, pour réaliser des essais avant de s'équiper d'une imprimante 3D professionnelle. « Nous voulons trouver une technologie qui nous intéresse parmi celles qui existent », explique-t-il. Il ajoute ensuite : « D'autant que pour une machine professionnelle de qualité, il faut investir un minimum de 100.000 € ». Pour avancer sur ce marché inconnu, Elanplast TSC a fait le choix de travailler avec Perspectives 3D, une entreprise arrageoise spécialisée dans la conception, l'impression et la numérisation 3D ainsi que dans la vente de matériel dédié. « Nous utilisons leur savoir-faire et si nous investissons dans une imprimante 3D, nous nous tournerons vers une technologie compatible avec la leur. Je pense que le travail en réseau est nécessaire autour de l'impression 3D pour offrir un service le plus complet possible à une éventuelle clientèle », explique Arnaud Pommier.

Des réalisations compliquées sans l'impression 3D

Pour le moment, Elanplast a déjà eu recours à l'impression 3D pour des applications industrielles pour lesquelles l'usinage traditionnel se serait avéré trop coûteux et compliqué. Un premier cas concerne le domaine paramédical. Elanplast TSC a été contactée par un bureau d'études pour le compte d'un de ses clients. Ce dernier travaillait à la réalisation d'un nouveau siège pour les personnes à mobilité réduite. « Cette société avait besoin d'une pièce à forme complexe qui n'était pas usinable », relate Arnaud Pommier. La TPE a donc réalisé la pièce en impression 3D, ce qui a permis de faire un moule pour réaliser la pièce définitive Dans ce cas précis, « la fabrication du moule a coûté quelques centaines d'euros contre quelques milliers avec les méthodes traditionnelles. Le tout avec un délai très court puisqu'il s'est écoulé 6 semaines entre le premier prototype et la pièce définitive, validation comprise », souligne Arnaud Pommier. Dans un autre cas, la TPE a réalisé une roue de semoir pour un de ses clients dans la maintenance agricole. « Ce client avait besoin de roues de semoir qui n'existaient plus. Nous avons redessiné cette pièce, qui était complexe et l'avons imprimée en 3D. Encore une fois, cette pièce en plastique a permis de réaliser le moule pour produire la pièce définitive. Sans l'impression 3D, il aurait été très compliqué de réaliser le moule pour cette roue de semoir, la pièce n'aurait sûrement pas été la même », note le dirigeant.

Une activité complémentaire de l'usinage traditionnel

Si l'impression 3D trouve déjà chez Elanplast un usage sur quelques cas ponctuels, Arnaud Pommier table par la suite sur le développement d'une véritable activité : « C'est une technologie intéressante, qui aura de l'avenir chez les professionnels. Pour autant, l'impression 3D ne va pas fermer nos usines. Certaines techniques vont être cannibalisées mais les techniques d'usinage traditionnelles seront toujours nécessaires. L'impression 3D sera une activité complémentaire : elle va créer son marché, ses propres produits... »

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