Dunkerque : La toile industrielle en version 2.0.. : et bientôt 3.0

Dunkerque : La toile industrielle en version 2.0.. : et bientôt 3.0

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L'Agence d'urbanisme de Dunkerque a présenté la nouvelle version de sa toile industrielle mi septembre. Une édition 2.0 qui appelle à de nombreuses variations, toujours au service des prospections et implantations d'entreprises sur le territoire Flandre-Dunkerque.
— Photo : Le Journal des Entreprises

L'Agence d'urbanisme de Dunkerque a présenté la nouvelle version de sa toile industrielle mi septembre. Une édition 2.0 qui appelle à de nombreuses variations, toujours au service des prospections et implantations d'entreprises sur le territoire Flandre-Dunkerque.






Prospection économique

Outil unique à l'échelle d'un territoire, la toile industrielle de l'Agence d'urbanisme de Dunkerque présente, en un coup d'oeil, l'ensemble des réseaux, flux, marchés et synergies entre les différentes entreprises du tissu industriel dunkerquois. Créée en 2009 dans sa première version, aux lendemains de la crise financière et de la crise plus locale mais non moins impactante pour le territoire que traversait alors la raffinerie Total, c'est aujourd'hui une version actualisée et amplifiée que l'AGUR-Dunkerque a présentée au tissu économique. Cette cartographie du tissu industriel dunkerquois se taille une certaine notoriété. « La toile intrigue les Chinois et les Belges, elle a servi d'inspiration au port du Havre, mais aussi à Saint-Nazaire ou à Fos-sur-Mer », fait savoir Stéphane Raison, président du Directoire du Grand Port Maritime de Dunkerque, partenaire et fervent défenseur de cet outil. Le port dunkerquois se sert régulièrement de la toile comme d'un outil de prospection et de démonstration de la richesse industrielle dunkerquoise lors de ses négociations. De nombreuses implantations ont vu le jour grâce notamment à la toile. La dernière en date : l'irlandais Ecocem qui travaillera avec le laitier d'ArcelorMittal dès 2017, pour une trentaine d'emplois à la clé. « La bataille des ports se gagne si on connaît son territoire. C'est une démarche capitale pour rester dans la cour des grands. Toutes les entreprises sont en compétition internationale, nous nous devons de les rendre résilientes tant sur les fournitures en matières premières que sur les liens logistiques à établir entre elles. En vue d'une implantation, les acteurs regardent essentiellement les coûts de production. La toile industrielle nous aide en cela, à rester compétitif. Elle nous permet d'utiliser nos ressources du mieux possible, d'analyser les forces à vendre et les faiblesses à travailler pour caler des projets industriels qui feront le développement de demain », ajoute Stéphane Raison. « De l'avis général, la toile industrielle est une nouvelle façon de faire de la prospection économique, nous organisons des workshops, des décideurs consultent la carte : la manière d'aborder une implantation est plus effective, elle ouvre de nouvelles opportunités de marchés », précise Jean-François Vereecke, directeur adjoint de l'Agur-Dunkerque.




« Réagir plus rapidement »

Le président du Directoire du Grand Port Maritime de Dunkerque vante, par ailleurs, un outil d'aide à la décision rapide. « Les autorités portuaires ont le devoir de réagir vite aux mouvements de leur territoire. Nous avons mis 5 ans à nous relever de la fermeture de Total, 5 ans avant de pouvoir annoncer l'implantation d'Ecophos. Avec cet outil-là, nous avons pu réagir dès les premiers prémisses de difficultés chez SRD. On a pu se mettre en chasse très rapidement avec tous les réseaux possibles pour trouver de nouvelles dynamiques. Tout un " package " a pu être ainsi vendu pour aller vite dans la reconfiguration de ce site. Ça a donné Ecodem avec ses 30 emplois, mais aussi 70 autres qui doivent arriver à la fin de l'année et peut-être 100 autres l'année prochaine dans des projets qui restent pour le moment secrets ».




Vers une toile 3.0

S'il est disponible en version numérique, les nombreuses ramifications de la toile industrielle restent laborieuses pour un usage sur l'écran. Aussi, l'AGUR-Dunkerque a confié à la start-up dunkerquoise Les Possibilizzeurs (société basée à Quaëdypre cofondée par Anne Vanhaecke, connue pour ses précédentes activités au sein de Saint-Omer Développement devenu Sofie) le soin de rendre cet outil interactif en version 3.0 et 3D. Une négociation est actuellement en cours avec Pictanovo, pour réaliser une toile capable de filtrer des sélections de recherche, visualiser, modéliser et réagir de manière plus interactive. Des pistes de réalité augmentée ou de serious game ont également été évoquées. D'autres versions de la toile, plus thématiques cette fois, sont également en cours de travaux. À l'AGUR, Kristina Martinsh évoque la réalisation de toiles dédiées au secteur agricole et agroalimentaire, au commerce mais aussi à l'énergie, sphère porteuse sur le Dunkerquois.



Virginie Wojtkowski