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Direct Signalétique se repositionne pour survivre à la crise du coronavirus
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Direct Signalétique se repositionne pour survivre à la crise du coronavirus

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Spécialisée dans la fabrication de panneaux de signalisation, la PME hazebrouckoise Direct Signalétique a opéré un virage à 180 degrés de sa production, pour se lancer dans les protections en plexiglass. Un pari réussi qui a permis la survie de l’entreprise, dont l'activité a été mise à mal par la crise du coronavirus.

— Photo : Direct Signalétique

À la tête de la PME familiale Direct Signalétique depuis 33 ans, Bertrand et Anne-Charlotte Lesay sont passés par toutes les émotions depuis le mois de mars et l’annonce du confinement. À l’origine, cette entreprise produit des panneaux de signalétique, à destination des entreprises et des collectivités. En 2019, elle réalisait un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros, pour 30 salariés. Avec près de 40 000 clients en France et dans les pays francophones, l’activité suivait son rythme de croisière jusqu’à ce qu’elle s’écroule brutalement au mois de mars. « Nos commandes se sont effondrées, le téléphone ne sonnait plus et tous les endroits où nous devions poser la signalétique ont fermé », raconte le dirigeant. Au pied du mur, Bertrand Lesay est contraint de placer la totalité de son effectif au chômage technique : « J’ai été très inquiet pour la survie de notre entreprise, j’ai tourné en rond les deux premières semaines de confinement ».

Réorientation à 100 % de la production

C’est en fabriquant une protection en plexiglass pour un commerçant de son village que le chef d’entreprise fait le pari de se positionner sur ce marché. Très vite, Direct Signalétique alerte ses clients parmi lesquels des collectivités, des hôpitaux ainsi que des entreprises sur sa reprise d’activité et voit ses commandes exploser à travers toute la France : « La demande est montée en flèche. Nous sommes passés du calme plat à la tempête et avons remis nos trente salariés sur le pont ». La mise en œuvre des mesures barrières a été facilitée par la surface de 2 000 m2 du site de production et aucun cas n’a été suspecté dans l’entreprise. Néanmoins, le couple de dirigeants a rencontré des difficultés pour se doter de plexiglas et de verre. « Ça a été très compliqué à gérer car nous avions des commandes, mais pas de matière. Nous avons été obligés d’acheter du plexiglass à l’étranger pour assurer la demande », reconnaît le chef d’entreprise, qui a choisi de ne pas recruter durant le pic de production.

De 40 à 150 commandes par jour

Direct Signalétique est passé de 40 à 150 commandes par jour. Face à la demande croissante, l’entreprise a lancé une gamme spécifiquement conçue contre l’épidémie. Celle-ci comprend à la fois des visières, des protections en plexiglass, des marquages au sol ainsi que des panneaux de sécurité. « Si nous étions restés cantonnés à notre activité traditionnelle, nous aurions perdu plus de deux tiers de notre effectif. C’est complètement inespéré », confie Bertrand Lesay. Pour l’heure, Direct Signalétique ne compte pas reprendre son activité ordinaire et souhaite encore surfer sur la vague de la protection en plexiglass. « Étant donné le creux que nous avons subi en mars, l’entreprise ne connaîtra pas une forte croissance cette année, mais nous devrions logiquement réaliser un chiffre d’affaires plus important en 2020 », conclut le dirigeant nordiste.

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