Le Nord aura été un excellent laboratoire pour le néerlandais Picnic, qui apprivoise le marché français depuis un peu plus d’un an. Fondée en 2015, l’enseigne de supermarché en ligne avec livraison gratuite à domicile fait d’ores et déjà office de poids lourd sur un marché très concurrentiel. Elle s’est implantée à Valenciennes en avril 2021, avant d’étendre son service dans la région.
À Lille d’abord, au travers de trois nouveaux "hubs" (entrepôts où sont préparées les commandes) à Roncq, Wasquehal et Lomme. Puis, à Lens et Douai, avec un hub à Noyelles-Godault. De là, le réseau est en train de gagner d’autres villes de plus de 50 000 habitants des Hauts-de-France. Fin 2022, Picnic devrait compter 20 de ces plateformes logistiques, dont chacune permet de desservir 70 000 foyers en moyenne.
Dix à quinze embauches par semaine
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, environ 400 personnes travaillent pour le distributeur, dont 200 préparateurs de commandes et 160 livreurs, tous en CDI. Des chiffres en perpétuelle augmentation, le groupe étant peu confronté à la pénurie de main-d’œuvre. "Nous embauchons beaucoup, entre 10 et 15 personnes par semaine, et nous recevons énormément de candidatures spontanées. L’entreprise a une bonne image auprès des candidats", se félicite Grégoire Borgoltz, chargé du développement de Picnic en France. "Nous proposons de bonnes conditions de travail et nous avons une politique de promotion interne dynamique. Un certain nombre de nos cadres actuels dans les Hauts-de-France étaient entrés comme préparateurs de commandes. L’aventure Picnic a attiré bon nombre de profils très qualifiés."
En progression constante
Picnic a vite trouvé son public dans les Hauts-de-France avec une offre mêlant grandes marques, marque distributeurs et produits locaux, à des prix très attractifs. Et surtout, avec sa livraison à J + 1, dans un créneau de 20 minutes garanti. L'enseigne traite environ 7 000 commandes par semaine, pour un panier moyen de 80 euros. Soit quelque 560 000 euros de chiffre d’affaires hebdomadaire. Très mouvante, l’estimation n’est pas confirmée par le groupe, qui ne communique pas ses chiffres dans le détail. Mais annonce que son chiffre d’affaires d’un milliard d’euros réalisé en 2021 dans ses trois pays d’implantation (Allemagne, France, Pays Bas) devrait doubler en 2022. "Picnic est en pleine accélération sur le marché allemand. En France, le nombre de hubs va être multiplié par quatre cette année et ce n’est que le début. L’accélération est prévue en 2023", prévient Grégoire Borgoltz.
Les 35 ouvertures de plateformes prévues au-delà des Hauts-de-France sont encore confidentielles mais devraient, assez classiquement, concerner les grandes métropoles françaises et le bassin parisien - mais sans doute pas Paris intra-muros. "La grande couronne parisienne concentre 10 millions de personnes. C’est un bassin déjà amplement suffisant sans que l’on ait besoin de viser le centre, très embouteillé, avec une offre très abondante et des foyers de petite taille, qui nous intéressent moins que des familles nombreuses", décrit Grégoire Borgoltz.
