Delpharm : L'anglais, facteur de réussite à l'international
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Delpharm : L'anglais, facteur de réussite à l'international

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L'enjeu Pour obtenir son accréditation sur le marché américain et gagner un client de taille, le labo Delpharm à Lys-lez-Lannoy a dû renforcer sa maîtrise de la langue.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Delpharm exporte 80% de sa production. Le façonnier du médicament, qui produit notamment la fameuse pilule contraceptive, travaille pour le compte d'une trentaine de clients à Lys-lez-Lannoy. 80%, c'est aussi la part d'anglais pratiquée au cours d'une journée de travail à certains postes clés. «L'anglais est essentiel pour nous, un mal nécessaire car la plupart de nos clients sont internationaux. C'est notre langage de travail», justifie Gérard Coisel, directeur du site lillois qui emploie 350personnes, au sein d'un groupe leader national qui en compte 1.600 (CA: 210M€). Le personnel nordiste avait déjà une culture de l'anglais, pratiquant la langue notamment dans ses liens avec son ancienne maison mère allemande Schering. En 2006, Delpharm lui a racheté cette unité de production. C'était alors le seul client. Le 1erjanvier dernier, le façonnier a aussi acquis l'usine belge Drogenbos aux laboratoires Besins (gels hormonaux). En avril, doit se concrétiser la huitième acquisition avec la reprise du site Bayer de Gaillard (74). Cette croissance externe va de pair avec la conquête de nouveaux clients, pour charger l'outil de production et rentabiliser l'activité de façonnage pour le compte de tiers. À Lys-lez-Lannoy, cette conquête est passée par l'ouest. Pour gagner le continent américain, il lui fallait répondre à la réglementation de la Food and Drug Administration (FDA) à travers une inspection de système qualité. L'anglais maison ne suffisait plus pour obtenir le précieux sésame. «La réglementation est internationale. Nous devons avoir des produits conformes à tout dossier déposé dans chaque pays», explique Muriel Vernaeckt-Gracia, directrice qualité à la tête d'une cinquantaine de collaborateurs.




«Un principe actif»

L'audit a été l'élément déclencheur. «Il fallait que nous arrivions à exprimer de façon intelligible toutes les spécificités de notre métier. L'anglais était un des principes actifs pour réussir. Ce n'était pas le succès assuré, mais très facilitant», ajoute le directeur. Et, «comme le vaccin, il faut une piqûre de rappel». Les inspections s'enchaînent tous les deux ans. Delpharm a fait appel à Brian Cross. D'origine écossaise, il a fondé son institut de formation de langues en entreprise basé à Marcq-en-Baroeul avec quatre salariés. «Delpharm avait un besoin que l'on retrouve dans plusieurs entreprises à divers niveaux», explique-t-il. Au besoin de base du salarié pour améliorer son employabilité s'ajoutent la communication sur le plan technique et un enjeu stratégique. «Cette capacité à entrer dans le coeur de métier du client est notre force», confie Brian Cross, fort d'une vingtaine d'années d'expérience en entreprise, avec une culture de management et d'assurance qualité. De l'opérationnel! Gérard Coisel et la centaine de collaborateurs de Delpharm qu'il a formés ont été séduits par son approche terrain, son naturel et une aptitude à mettre à l'aise son auditoire. «C'est un moment d'échange métier», résume Gérard Coisel. Brian Cross se fondrait presque dans l'entreprise. «On dépasse le côté purement linguistique», insiste le formateur perçu comme un coach. Son programme n'est pas standardisé mais adapté aux besoins. Il a permis de gagner non seulement l'accréditation en question, mais aussi un premier grand compte nord-américain. «Il faut placer l'anglais comme un budget de fonctionnement et d'investissement pour l'entreprise», conclut Gérard Coisel, convaincu.



Géry Bertrande

Delpharm
(Lys-lez-Lannoy) Directeur: Gérard Coisel 350salariés CA 2011: 41,69M€ RN2011: 2,49M€ 0320208507 (Delpharm) 0320811892(Brian Cross)

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