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Delecroix Harvesting : "Cette nouvelle usine, c’est notre industrie du futur"
Interview Nord # Industrie # Investissement

Jean-François Toubeaux dirigeant de Delecroix Harvesting "Cette nouvelle usine, c’est notre industrie du futur"

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Dirigeant de Delecroix Harvesting depuis 2011, Jean-François Toubeaux investit 2,25 millions d'euros dans une nouvelle usine, à Bailleul. L'entreprise y prendra place en février 2020, avec l'ambition de doubler son chiffre d'affaires d'ici cinq ans.

Delecroix Harvesting fabrique des machines agricoles sur-mesure et innovantes, pour faciliter les récoltes de fruits et légumes — Photo : Delecroix Harvesting

Pourquoi investissez-vous dans une nouvelle usine ?

Jean-François Toubeaux : Quand j’ai repris Delecroix Harvesting, en 2011, l’entreprise comptait 5 salariés, contre 15 à présent. Nous sommes installés à Blaringhem, dans une usine qui est restée dans son jus et ne répond plus à nos besoins en matière de développement. Delecroix produit des machines agricoles sur-mesure, destinées à améliorer les récoltes de fruits et légumes, tant en productivité qu’en conditions de travail. C’est un marché porteur : depuis la reprise, le chiffre d’affaires a doublé, pour atteindre 1,65 M€ en 2018, sachant que nous dégageons des bénéfices tous les ans. Nous avons donc consenti un investissement de 2,25 M€ dans la construction d’un nouveau site, pour nous donner les moyens de poursuivre ce développement. Nous avons aussi investi 500 000 € dans de nouveaux outils de production. Cette usine, c’est un peu notre industrie du futur… Nous avons conçu les flux de circulation avec nos salariés, puis nous avons posé les murs autour. C’est donc le bâtiment qui s’adapte à nos process et non l’inverse. Les salariés travailleront dans de meilleures conditions, avec une cabine de peinture dernier cri, une station de lavage zéro rejet, etc. Enfin, nous serons mieux situés pour attirer des talents…

Quelles sont vos ambitions ?

J.-F. T. : À Blaringhem, nous louons une usine de 1 200 m², tandis qu’à Bailleul, nous disposerons de 2 000 m² d’ateliers et 300 m² de bureaux. Ce nouveau site va nous permettre de multiplier par deux notre capacité de production de machines agricoles. Pour notre produit phare, une remorque légumière avec un convoyeur dépliable, nous réalisons actuellement près de 70 machines par an. Le marché évolue en notre faveur, notamment dans le bio : les surfaces agricoles augmentent et les producteurs ont désormais besoin de mécaniser leurs récoltes. Notre ambition, c’est de doubler à nouveau le chiffre d’affaires en cinq ans, tout en atteignant un effectif de 25 salariés. Les travaux ont démarré en juin 2019 et nous emménagerons en février, sachant que l’usine tournera normalement dès mars 2020. Le site s’étend sur un hectare, ce qui nous laissera la possibilité de pousser à nouveau les murs dans cinq ans…

Qu’est-ce qui porte la croissance de l’entreprise ?

J.-F. T. : Nous sommes positionnés sur un marché de niche, qui n’intéresse pas les gros producteurs de machines agricoles. D’ailleurs, nous avons deux concurrents en France et ils sont plus petits que nous ! Nous misons beaucoup sur l’innovation et déposons des brevets chaque année. Nous voulons croître, tout en restant à taille humaine, pour conserver notre flexibilité. Pour conquérir des clients, nous nous appuyons sur des partenaires. Nous avons un réseau de distributeurs qui s’occupent de la vente et de la mise en route de nos machines, ainsi que du SAV. Nous pouvons aller n’importe où dans le monde, tant que nous trouvons un partenaire. Quand j’ai repris cette société, elle réalisait 5 à 10 % de son chiffre d’affaires à l’export, contre 40 % aujourd’hui, et nous avons un objectif de 50 %. C’est une manière de sécuriser notre développement : si un pays va mal, nous pouvons compenser avec d’autres.

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