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Coronavirus : Careclever met ses robots compagnons à disposition des Ehpad
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Coronavirus : Careclever met ses robots compagnons à disposition des Ehpad

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En cette période de crise, l'entrepreneur Antoine Bataille, dirigeant de la société nordiste Careclever, joue la carte de la solidarité. Il met son robot compagnon Cutii à disposition des Ehpad et résidences senior, de manière gratuite, pour maintenir le lien social.

— Photo : Careclever

« Je pense que, de chaque événement, il peut sortir quelque chose d’intéressant », assure l’entrepreneur Antoine Bataille. Dirigeant de la société Careclever, fondée en 2016 et basée à Roubaix (Nord), il est pourtant touché, lui aussi, par la crise liée au coronavirus Covid-19. Ce mois-ci, l’entreprise a démarré la mise en production de son robot compagnon Cutii, destiné aux personnes âgées. Les cinq premières livraisons, prévues cette semaine chez des particuliers seniors, ont par prudence été annulées. Tout comme cinq autres livraisons aux Etats-Unis : la jeune entreprise a été retenue par l'accélérateur MassChallenge, à Boston, pour percer le marché américain.

Dans ce contexte, Antoine Bataille a décidé de faire preuve de solidarité, en permettant à d’autres de profiter de ce robot. D’autant que la fabrication de Cutii, basée à Lannion (Côtes-d’Armor), n’est pas interrompue. « Nous avons commandé suffisamment de pièces pour en produire une centaine », indique-t-il. Désormais, Careclever met donc un robot à disposition des Ehpad ou résidences seniors intéressés et ce, de manière gratuite. « C’est un acte citoyen. Cela contribue par ailleurs à faire connaître le produit : nous ne sommes que trois ou quatre entreprises dans le monde à proposer ce type de robot compagnon pour les personnes âgées », explique le dirigeant.

« Un acte citoyen »

Cutii est un robot qui arbore une tête en forme de tablette. Il permet le relais entre la personne âgée et ses proches, le médecin, mais aussi de réaliser des activités à distance ou de passer des appels d’urgence. Il sera bientôt capable de se recharger seul, de communiquer avec des objets connectés ou d’être contrôlé à distance par un proche de confiance, pour observer ce qui se passe chez la personne âgée.

Une commerciale de l’entreprise est chargée de contacter les Ehpad de la région des Hauts-de-France pour leur proposer les dix robots compagnons déjà disponibles. Grâce à cette technologie, les personnes âgées vont pouvoir garder un contact avec leurs proches. Cela permet également aux animateurs, qui ne peuvent plus se rendre sur place, d’organiser des activités à distance, comme des séances de sophrologie. Pour livrer le robot à ces établissements, l’entreprise doit toutefois s’adapter à certaines conditions : « Nous devons le désinfecter, faire l’installation à distance, détaille le dirigeant, on essaie de s’adapter au jour le jour car cette situation est inédite ».

Des retombées positives, aussi

Antoine Bataille a opté à la fois pour le télétravail et le chômage partiel pour les dix salariés de Careclever, mais également pour ceux de ses autres sociétés. Le dirigeant emploie au total une centaine de personnes. « Il y a tout de même des retombées intéressantes : les gens apprennent à travailler à distance, une solidarité se crée entre les équipes… Sans oublier l’impact écologique lié à la fin des déplacements », souligne-t-il. « Ce qui motive, c’est qu’un changement de fond de la société semble s’amorcer. Cette crise peut être l’occasion de remettre les choses à plat ».

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