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A Calais, le projet d'autoroute ferroviaire soutenu à hauteur de 7 M€ par l'Europe
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A Calais, le projet d'autoroute ferroviaire soutenu à hauteur de 7 M€ par l'Europe

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Le groupe allemand CargoBeamer vient de recevoir un financement de 7 M€ de la Commission Européenne, concrétisant son projet de terminal d'autoroute ferroviaire à Calais. Ce projet va permettre le transport de semi-remorques par le rail, dans le cadre des flux de marchandises entre le Royaume-Uni et l'Europe.

— Photo : CargoBeamer

À Calais, le projet de terminal d’autoroute ferroviaire CargoBeamer vient de franchir une étape décisive. Le groupe allemand CargoBeamer, initiateur du projet, et la Commission Européenne ont signé une convention de financement, à hauteur de 7 M€. Cette subvention représente 20 % du montant global du projet, soit 32,6 M€.

Miser sur le rail-route

Accompagné par l’agence de développement économique Calais Promotion, CargoBeamer va implanter ce terminal sur un terrain de 5,7 ha sur la zone d’activités Transmarck-Turquerie, proche des deux principales autoroutes et du port de Calais. CargoBeamer déploie et commercialise en Europe un système innovant permettant le transfert de semi-remorques sur wagons, afin d’en assurer le transport par train. Le groupe opère également une ligne ferroviaire entre l’Allemagne et l’Italie.

« La majorité des marchandises est actuellement acheminée par la route et fret ferroviaire reste peu développé. La raison est simple : moins de 5 % des semi-remorques présents sur le marché peuvent être utilisés dans le cadre de transports combinés : il faudrait les adapter, or il s’agit d’une opération coûteuse », explique Hans-Jürgen Weidemann, P.-D.G. de CargoBeamer, « notre processus, entièrement automatisé, permet de charger et décharger 36 semi-remorques sur un train complet en 20 minutes ». À terme, ce terminal devrait traiter 800 semi-remorques par jour. Si le dirigeant est confiant, c’est que son système apporte une réponse compétitive pour les transporteurs, tout en réduisant les impacts sur l’environnement. « Notre terminal est aussi une solution à la pénurie de chauffeurs qui frappe le secteur du transport routier », complète le dirigeant.

Création de 20 emplois directs

Les permis de construire ont été accordés en avril dernier et les travaux doivent démarrer durant le premier semestre 2020, pour une mise en service courant 2022. Une deuxième phase de travaux doit intervenir en 2023, pour dynamiser le terminal, jusqu’à atteindre 12 trains par jour. Celui-ci comportera deux voies ferrées, 18 modules de transbordement automatisés et 150 places de parking semi-remorques.

Si CargoBeamer mise sur Calais, c’est que cette ville « reste la portée d’entrée naturelle pour les marchandises transitant entre le Royaume-Uni et l’Europe ». En 2018, 3,6 millions de véhicules fret ont ainsi transité par Calais, représentant 52 % du total des flux de transport transmanche. « En dépit du Brexit, Calais restera un lieu de passage incontournable des flux de marchandises en Europe », souligne de son côté Natacha Bouchart, maire de Calais et présidente de Calais Promotion.

L’arrivée de ce terminal constitue une opportunité économique pour le Calaisis. « Une vingtaine d’emplois directs seront générés à terme, sans compter ceux liés aux services qui vont se créer autour du terminal, par exemple des navettes, du stockage, du cross docking… », souligne le P.-D.G. de CargoBeamer. Par ailleurs, « ce terminal va faire de Calais un hub européen de premier plan », conclut Natacha Bouchart.

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